« La Force »
Au commencement et avant, il y avait ‘La Force’. Maintenant
et après, il y aura ‘La Force’. Une Force toute puissante capable de création,
de dispensation, de don.
Cette Force est à l’origine de toutes les forces apparues avec
l’univers et notamment de celle de la vie. Cette force de la vie est dévouée à
la survie des individus et des espèces et à leur expansion, non seulement
quantitative mais qualitative.
De toutes les forces apparues, la première et la plus
puissante est la force d’expansion. C’est elle qui présida à la création de
l’univers et qui donne à la graine de la vie la force de germination qui
percera la coquille et détruira l’enveloppe matérielle. C’est l’existence qui perce
l’écorce du néant de la matière, c’est la lumière intérieure, individuelle,
unitaire qui surgit des ténèbres extérieures, informes, indéfinies.
C’est la force d’expansion qui, vainqueur de la force de
gravité imprime sa loi aux galaxies autant qu’aux bactéries, rien ne lui
échappe, homme compris. Cependant, en passant par la nature humaine, la force
vitale est canalisée par la volonté qui lui donne une couleur particulière
selon que l’homme suit sa conscience, colonne de feu de l’humanité, ou qu’il
s’en écarte.
En l’homme, contrairement à l’ensemble de l’univers, la
force d’expansion n’est pas forcément gagnante. Elle se divise en deux formes
principales qui se colorent selon l’intention qu’on lui donne, intention native
d’expansion, de vie, de cohésion et de coopération où une intention de dominance,
de profit, de destruction, de mort.
Au commencement des âges, les hommes réglaient les conflits par
la violence ; le plus fort tuait le plus faible. Celui-ci ne put se sauver
qu'en faisant appel à l'intérêt du vainqueur ; il lui dit :
« Épargne ma vie, je t'enrichirai de tout le produit de
mon travail ou, associons-nous car à deux nous aurons plus de force et nous
asserviront non plus un homme mais un peuple ».
Le fort accepta, et le faible, faute de perdre la vie perdit
la liberté. Le faible le devint doublement, physiquement et moralement, tandis
que le fort grandissait d’autant en ajoutant à sa force physique une force
morale tournée vers le mal. Car dans une humanité-humaine, le devoir du fort,
sa raison d’être est de donner de sa force au faible, ce qui a lieu originellement
dans la famille, fondement et exemple de l’humanité.
D’instrument de vie, ou de mort incidente, qu’elle était, ‘La
Force’ devient un moyen d’oppression, elle a changé de nature. D’individuelle
elle devient collective. La force ne sert plus à faire vivre un individu et
ceux qu’il protège, sa famille, mais à se servir de l’autre comme d’un bien, en
définitive, à vivre aux dépens d’un autre, à remplacer son devoir de vivre par
un droit d’oppression, à diviser l’humanité en maîtres et esclaves à la différence
près que ceux appelés maîtres sont en réalité esclaves des esclaves.
L’homogénéité et l’originalité
de l’humanité faite d’individus libres de veiller à eux-mêmes devient un monde
divisé en décideurs et en instruments des premiers, en profiteurs et en
victimes du système créé. Les associations de malfaiteurs tiennent les rênes du
pouvoir, légal comme illégal car les lois ne servent qu’à protéger le règne de
la force. L’humanité vit dans une obscurité malfaisante à la surface de la
houle sociale. Seuls les défauts se transmettent d’âge en âge tant pour les
individus que pour les peuples. Que ce soit le caractère, la morale ou les
croyances, l’homme a peur de la vérité car il est si bon de mentir, de se
mentir afin de n’avoir rien à faire que d’être égoïste, injuste, abusif … Tout
cela grâce au règne de la force.
La force devient ainsi l’idole à adorer, à conquérir, à
exhiber. La quête de la force en tant que but suprême légitime conséquemment
tout usage de celle-ci. Et c’est ce qui a toujours eu lieu parmi les hommes.
Non seulement tous les actes importants, s’éduquer (eh ! L’histoire de
l’humanité n’est autre que celle de la force appliquée et légitimée), se
soigner, se loger, se nourrir, travailler … sont soumis à la loi générale et
commune de la force, mais tous les rapports humains s’y soumettent ultimement.
Le pire étant ceux qui se font victimes consentantes afin de jouir à leur tour
d’une parcelle du droit d’oppression.
C’est la faiblesse qui dirige le monde.
La force dirige l’humanité comme l’univers. Cependant, comme
je l’ai évoqué précédemment, au lieu d’être une source de bonheur pour l’homme
comme elle le devrait, si elle était utilisée pour le bien, elle est mise au service du mal et
devient ainsi un fléau. Or, cette force se concentre dans une minorité de
personne décidant pour la grande majorité. Ainsi, cette majorité se soumettant
d’elle-même à la domination d’un petit nombre, il ressort que ce n’est que la
faiblesse du plus grand nombre qui permet à la force de conserver son pouvoir
malfaisant. On peut donc sans se tromper affirmer que la force des uns ne
domine que grâce à la faiblesse des autres et que c’est en fait de la faiblesse
générale que la force tient son pouvoir.
Sans revenir aux causes de cette faiblesse endémique, il convient
d’en souligner la principale qui est la division des faibles. Cette division de
la majorité permet seule la domination de la minorité qui, de son côté est unie
dans sa volonté d’oppression. L’union fait la force, la division fait la
faiblesse. C’est toujours l’histoire du gros poisson qui mange les petits tant
que ceux-ci ne se regroupent pas pour le chasser.
L’épreuve de force entre le bien et le mal ne doit donc pas
se concentrer uniquement à lutter contre le petit nombre de ceux qui dévoient
la force pour en faire un instrument d’oppression mais bien à enrayer la
faiblesse de la majorité et à lui réinsuffler sa force originelle qui seule la
libérera non seulement de ses oppresseurs mais d’elle-même.
Des solutions ???
La première, unique et indispensable est que chaque homme se
décide à faire le bien au cours de sa vie, c’est-à-dire une prise de conscience
que c’est là son rôle fondamental d’être humain, le but primordial de sa vie
humaine. En conséquence, de quoi, chaque homme a le devoir de se gouverner
lui-même. Si chacun respecte ce principe, le respect de l’autre est acquit sans
avoir besoin de parler de droits car évoquer la notion de droits entraine celle
d’organisation, de puissance pour les faire respecter. De plus, quand on
substitue les droits au Droit, ceux-ci ne peuvent être que réduits, partiels et
finalement injuste. Il n’y a qu’un droit, c’est le devoir de faire du Bien ;
il n’y a qu’une justice qui est absolue dans son principe ou qui n’est pas. Les
droits divisent tandis que le devoir unit.
La seconde est de redéfinir les concepts fondamentaux de
l’humanité comme la liberté qui n’est ni un droit ni un acquis mais la
possibilité de choisir le bien qui seul rend libre, la raison d’être de l’homme
qui est de faire le bien, le bonheur qui est de donner, de partager, d’échanger
et d’évoluer ensemble, la famille qui est l’arche de l’humanité, son présent,
son avenir, le - et non les, droit de l’homme, qui est de pouvoir faire le
bien, à soi-même et à l’autre, le bien, autant un choix qu’un devoir pour
l’homme, qui est tout ce qui ne va pas contre la nature et la conscience …
La troisième est de
conjuguer tout ça tant au présent, de ne pas dire, de ne pas penser ‘plus
tard’. Si rien ne change aujourd’hui, rien ne changera demain qu’à la première
personne. Le changement commence à l’intérieur et la coquille est dure à
percer. Mais la vie est forte et ce n’est pas moins impossible que de sauter en
l’air et de s’arracher un instant à la force de gravité. Seulement, dans le
contexte moral, un saut est le fait d’un sot car on retombe plus bas que le sol
… Eh bien, si suffisamment d’hommes faisaient ne serait-ce qu’un saut de puce,
sans retomber, la voie serait prise et l’espoir serait là, immédiatement comme
le champignon pousse après une averse, à sa saison. Quand donc viendra la
saison de l’Homme ?
Une chose est certaine cependant. Si on supprime la guerre
et tout ce qui va avec (jusqu’aux états nations et aux ‘multinationales’), si
on fait un certain nombre de réformes contre le statisme et la corruption, si
on décentralise le pouvoir à son maximum, le bonheur est dans le pré avec
garantie éternelle. Quand donc l’humanité tentera t-elle de devenir
humaine ? Ce serait une nouveauté sous le soleil qui ne ferait de mal à
personne, non ? Comme la force de la vie a percé la gangue de la matière et a donné à celle-ci sa justification, sa raison d'être qui est de supporter la vie, la force de l'homme qui germe de la force de vie doit justifier celle-ci en l'utilisant pour le bien.
Fondamentalement, il n'y a pas des solutions mais une seule. La solution s'appelle la religion naturelle de l'humanité, la religion du bien. Si la solution est unique, son application est multiple car chaque homme lui donne une forme originale, c'est l'unité dans la multiplicité.
Fondamentalement, il n'y a pas des solutions mais une seule. La solution s'appelle la religion naturelle de l'humanité, la religion du bien. Si la solution est unique, son application est multiple car chaque homme lui donne une forme originale, c'est l'unité dans la multiplicité.
Qu’est-ce qu’un enfant ? Ce qui vient des hommes. Qu’est-ce
qu’un homme ? Ce qui vient de l’enfant. Les enfants sont des anges et,
jusqu’à présent, les hommes ne sont que des anges déchus. Mais il leur
appartient de devenir ce pourquoi ils sont fait, des images de Dieu, et l'humanité son paradis, ce n'est pas la nature qui dira le contraire ...