2014/09/04

Vous & Moi





Oui mes amis, mes frères, mon peuple, que Dieu me retire son amour, sa grâce si jamais je vous oublie, si jamais je vous renie car, bien que pour la plus grande majorité d'entre nous, nous soyons moins intelligents qu'une fourmi, car l'intelligence, la vraie, est de se comporter selon les devoirs de sa race et celui de la race humaine est d'éviter le mal puisqu'elle en est capable, oui, que jamais je ne puisse oublier que je fais partie de ce fleuron de la création, de ce joyau unique et éphémère, l'homme, parce que le pire des châtiments, la plus grande souffrance est l'exil, la plus grande honte, le plus grand malheur n'est pas la mort mais l'oubli, la solitude forcée, le bannissement d'entre les siens quel qu'ils soient, couverts de chaines ou de misères, ensevelis de médisance ou de haine, inondés de sarcasme et de mépris, imbus de vanité et de malfaisance, oui, que je puisse rester un homme parmi vous, un pauvre au milieu de bouffons et de charlatans, un être qui, bien que perdu dans la fange de votre société aux reflets d'or et de nacre, un être qui puisse rester là, au milieu de vous.

Oui, le plus grand bonheur est d'aimer car l'amour est vainqueur du temps, aimer c'est atteindre l'infini et qui aimer en dehors des siens, de ses semblables ? Peu m'importe que vous soyez mesquins et futiles, dépravés et aveugle car, sans vous qui suis-je ? Sans cesse je renaîtrai à ma fidélité pour vous, je surmonterai le désespoir de votre histoire, je vaincrai vos illusions qui m’entraînent à la solitude. Au coeur de votre jungle de préjugés, je ne cesserai de croire à la vie pleine de miel et de couleurs qui devrait être la notre, à ce paradis terrestre que vous foulez au pieds jour après jour dans votre iniquité insondable.


Oui mes enfants, quand Abraham reçu l'alliance de la 'Mila', lui qui était aimé de Dieu, la première émotion de son coeur fut la peur d'avoir été retranché de la confrérie humaine, sa première action fut de se mettre à la porte de sa tente afin d'inviter le premier venu à partager avec lui un repas qui prouverait que sa place dans l'humanité n'avait pas été bannie. Et Moise ! Quand après avoir vu, de ses yeux vu Dieu sur la montagne, après avoir reçu de Dieu les tables de la loi, après avoir parlé avec Dieu directement, Celui-ci lui demanda suite à la débauche du peuple s'il acceptait qu'Il détruise ce peuple insoumis afin d'en recréer un nouveau de son propre sang, Moise ne refusa t-il pas énergiquement en défendant l'indéfendable mais qui pour lui était plus important que Dieu même, sa présence parmi les siens quel qu’indignes qu'ils fussent de partager avec lui la bonté de Dieu ?


Loin de moi l'insolence de prétendre à la compagnie d'Abraham et de Moise dans l'un ou l'autre exemple mais, ce que j'espère faire comprendre est ceci: l'homme n'a aucun autre espoir que celui de partager sa vie avec ses semblables et de s'en trouver bien quelle que soit sa situation au milieu des siens. Quelle que soit son espérance, même celle de rencontrer Dieu, rien ne saurait l’entraîner à se croire supérieur ou étranger à ses frères car l'humanité est un tout et il n'y a point d'existence pour l'homme en dehors d'elle. En ce sens, le sort de l'homme n'est pas différent de celui des autres créatures vivantes qui sont solidaires de leurs destinées pour le bien ou pour le mal, l'exemple extrême étant celui des Siphonophores ! Autant l'élévation individuelle est nécessaire et fondamentale, elle ne saura jamais se substituer à l'évolution de l'ensemble de l'humanité.






à lire !!



2014/07/26

Réveil Vermeil








Alors que les étoiles pâlissent, que des buissons jaillissent mille trilles éclatantes, alors que l'azur retrouve sa majesté, couverte de perles cristallines, je m'éveille.

Encore voilée dans l'ombre d'un tilleul séculaire, attentive au souffle naissant de la brise, je frissonne d'avance à la caresse d'or qui, pour une journée encore, m'ouvrira au bonheur.

La fraîche haleine de de mon coeur pourtant s'élance, timide bien qu'impérieuse, car je suis reine. Qui me rendra hommage de ce peuple léger aux reflets colorés ? 

Bercée par intervalles, je frôle ma soeur voisine qui murmure à mon âme une douce mélodie quand un rire lointain fait fuir le bruissement des courtisans ailés. 

Rire argentin aux accents innocents, dernier triomphe de mon règne éphémère, je m'élève dans les airs pour conquérir l'amour d'une mère attendrie. 

"Qu'elle est belle, maman, cette rose vermeille !"