2018/02/08

Epreuve de Force




« La Force »

Au commencement et avant, il y avait ‘La Force’. Maintenant et après, il y aura ‘La Force’. Une Force toute puissante capable de création, de dispensation, de don.

Cette Force est à l’origine de toutes les forces apparues avec l’univers et notamment de celle de la vie. Cette force de la vie est dévouée à la survie des individus et des espèces et à leur expansion, non seulement quantitative mais qualitative.

De toutes les forces apparues, la première et la plus puissante est la force d’expansion. C’est elle qui présida à la création de l’univers et qui donne à la graine de la vie la force de germination qui percera la coquille et détruira l’enveloppe matérielle. C’est l’existence qui perce l’écorce du néant de la matière, c’est la lumière intérieure, individuelle, unitaire qui surgit des ténèbres extérieures, informes, indéfinies.

C’est la force d’expansion qui, vainqueur de la force de gravité imprime sa loi aux galaxies autant qu’aux bactéries, rien ne lui échappe, homme compris. Cependant, en passant par la nature humaine, la force vitale est canalisée par la volonté qui lui donne une couleur particulière selon que l’homme suit sa conscience, colonne de feu de l’humanité, ou qu’il s’en écarte.

En l’homme, contrairement à l’ensemble de l’univers, la force d’expansion n’est pas forcément gagnante. Elle se divise en deux formes principales qui se colorent selon l’intention qu’on lui donne, intention native d’expansion, de vie, de cohésion et de coopération où une intention de dominance, de profit, de destruction, de mort.



 L’HOMME ROI DU MONDE

Au commencement des âges, les hommes réglaient les conflits par la violence ; le plus fort tuait le plus faible. Celui-ci ne put se sauver qu'en faisant appel à l'intérêt du vainqueur ; il lui dit :
« Épargne ma vie, je t'enrichirai de tout le produit de mon travail ou, associons-nous car à deux nous aurons plus de force et nous asserviront non plus un homme mais un peuple ».
Le fort accepta, et le faible, faute de perdre la vie perdit la liberté. Le faible le devint doublement, physiquement et moralement, tandis que le fort grandissait d’autant en ajoutant à sa force physique une force morale tournée vers le mal. Car dans une humanité-humaine, le devoir du fort, sa raison d’être est de donner de sa force au faible, ce qui a lieu originellement dans la famille, fondement et exemple de l’humanité.

D’instrument de vie, ou de mort incidente, qu’elle était, ‘La Force’ devient un moyen d’oppression, elle a changé de nature. D’individuelle elle devient collective. La force ne sert plus à faire vivre un individu et ceux qu’il protège, sa famille, mais à se servir de l’autre comme d’un bien, en définitive, à vivre aux dépens d’un autre, à remplacer son devoir de vivre par un droit d’oppression, à diviser l’humanité en maîtres et esclaves à la différence près que ceux appelés maîtres sont en réalité esclaves des esclaves.

 L’homogénéité et l’originalité de l’humanité faite d’individus libres de veiller à eux-mêmes devient un monde divisé en décideurs et en instruments des premiers, en profiteurs et en victimes du système créé. Les associations de malfaiteurs tiennent les rênes du pouvoir, légal comme illégal car les lois ne servent qu’à protéger le règne de la force. L’humanité vit dans une obscurité malfaisante à la surface de la houle sociale. Seuls les défauts se transmettent d’âge en âge tant pour les individus que pour les peuples. Que ce soit le caractère, la morale ou les croyances, l’homme a peur de la vérité car il est si bon de mentir, de se mentir afin de n’avoir rien à faire que d’être égoïste, injuste, abusif … Tout cela grâce au règne de la force.

La force devient ainsi l’idole à adorer, à conquérir, à exhiber. La quête de la force en tant que but suprême légitime conséquemment tout usage de celle-ci. Et c’est ce qui a toujours eu lieu parmi les hommes. Non seulement tous les actes importants, s’éduquer (eh ! L’histoire de l’humanité n’est autre que celle de la force appliquée et légitimée), se soigner, se loger, se nourrir, travailler … sont soumis à la loi générale et commune de la force, mais tous les rapports humains s’y soumettent ultimement. Le pire étant ceux qui se font victimes consentantes afin de jouir à leur tour d’une parcelle du droit d’oppression.


C’est la faiblesse qui dirige le monde.

La force dirige l’humanité comme l’univers. Cependant, comme je l’ai évoqué précédemment, au lieu d’être une source de bonheur pour l’homme comme elle le devrait, si elle était utilisée pour le  bien, elle est mise au service du mal et devient ainsi un fléau. Or, cette force se concentre dans une minorité de personne décidant pour la grande majorité. Ainsi, cette majorité se soumettant d’elle-même à la domination d’un petit nombre, il ressort que ce n’est que la faiblesse du plus grand nombre qui permet à la force de conserver son pouvoir malfaisant. On peut donc sans se tromper affirmer que la force des uns ne domine que grâce à la faiblesse des autres et que c’est en fait de la faiblesse générale que la force tient son pouvoir.

Sans revenir aux causes de cette faiblesse endémique, il convient d’en souligner la principale qui est la division des faibles. Cette division de la majorité permet seule la domination de la minorité qui, de son côté est unie dans sa volonté d’oppression. L’union fait la force, la division fait la faiblesse. C’est toujours l’histoire du gros poisson qui mange les petits tant que ceux-ci ne se regroupent pas pour le chasser.


L’épreuve de force entre le bien et le mal ne doit donc pas se concentrer uniquement à lutter contre le petit nombre de ceux qui dévoient la force pour en faire un instrument d’oppression mais bien à enrayer la faiblesse de la majorité et à lui réinsuffler sa force originelle qui seule la libérera non seulement de ses oppresseurs mais d’elle-même. 





Des solutions ???

La première, unique et indispensable est que chaque homme se décide à faire le bien au cours de sa vie, c’est-à-dire une prise de conscience que c’est là son rôle fondamental d’être humain, le but primordial de sa vie humaine. En conséquence, de quoi, chaque homme a le devoir de se gouverner lui-même. Si chacun respecte ce principe, le respect de l’autre est acquit sans avoir besoin de parler de droits car évoquer la notion de droits entraine celle d’organisation, de puissance pour les faire respecter. De plus, quand on substitue les droits au Droit, ceux-ci ne peuvent être que réduits, partiels et finalement injuste. Il n’y a qu’un droit, c’est le devoir de faire du Bien ; il n’y a qu’une justice qui est absolue dans son principe ou qui n’est pas. Les droits divisent tandis que le devoir unit.

La seconde est de redéfinir les concepts fondamentaux de l’humanité comme la liberté qui n’est ni un droit ni un acquis mais la possibilité de choisir le bien qui seul rend libre, la raison d’être de l’homme qui est de faire le bien, le bonheur qui est de donner, de partager, d’échanger et d’évoluer ensemble, la famille qui est l’arche de l’humanité, son présent, son avenir, le - et non les, droit de l’homme, qui est de pouvoir faire le bien, à soi-même et à l’autre, le bien, autant un choix qu’un devoir pour l’homme, qui est tout ce qui ne va pas contre la nature et la conscience …

 La troisième est de conjuguer tout ça tant au présent, de ne pas dire, de ne pas penser ‘plus tard’. Si rien ne change aujourd’hui, rien ne changera demain qu’à la première personne. Le changement commence à l’intérieur et la coquille est dure à percer. Mais la vie est forte et ce n’est pas moins impossible que de sauter en l’air et de s’arracher un instant à la force de gravité. Seulement, dans le contexte moral, un saut est le fait d’un sot car on retombe plus bas que le sol … Eh bien, si suffisamment d’hommes faisaient ne serait-ce qu’un saut de puce, sans retomber, la voie serait prise et l’espoir serait là, immédiatement comme le champignon pousse après une averse, à sa saison. Quand donc viendra la saison de l’Homme ?

Une chose est certaine cependant. Si on supprime la guerre et tout ce qui va avec (jusqu’aux états nations et aux ‘multinationales’), si on fait un certain nombre de réformes contre le statisme et la corruption, si on décentralise le pouvoir à son maximum, le bonheur est dans le pré avec garantie éternelle. Quand donc l’humanité tentera t-elle de devenir humaine ? Ce serait une nouveauté sous le soleil qui ne ferait de mal à personne, non ? Comme la force de la vie a percé la gangue de la matière et a donné à celle-ci sa justification, sa raison d'être qui est de supporter la vie, la force de l'homme qui germe de la force de vie doit justifier celle-ci en l'utilisant pour le bien.

Fondamentalement, il n'y a pas des solutions mais une seule. La solution s'appelle la religion naturelle de l'humanité, la religion du bien. Si la solution est unique, son application est multiple car chaque homme lui donne une forme originale, c'est l'unité dans la multiplicité.
Qu’est-ce qu’un enfant ? Ce qui vient des hommes. Qu’est-ce qu’un homme ? Ce qui vient de l’enfant. Les enfants sont des anges et, jusqu’à présent, les hommes ne sont que des anges déchus. Mais il leur appartient de devenir ce pourquoi ils sont fait, des images de Dieu, et l'humanité son paradis, ce n'est pas la nature qui dira le contraire ...