2013/03/30

ALEXANDRE DUMAS


« Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres ?
- Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre 
et mon arrière-grand-père était un singe. 
Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit. »

Alexandre Dumas a été accusé d'avoir de nombreux collaborateurs dans le but de déprécier son talent. Ce put être fâcheux pour certains qui auraient pu sans l'anonymat auquel ils étaient astreints se faire un grand nom, comme Auguste Maquet, ce le fut moins pour d'autres qui sans cette manne auraient été garçons de restaurant mais ce ne l'a pas été pour Dumas lui-même, et avec raison car, si beaucoup de romanciers furent de grands écrivains, Dumas n'était pas romancier, il était "Le Roman", comme Socrate était "Le Philosophe" ou Molière "Le Comédien".


Extraits du 'Roman d'une femme'

p86

Une fois donc ce principe admis que les hommes et les femmes ne trompent que par curiosité, principe irréfutable, puisque c'est à cet unique péché que l'Écriture a osé faire succomber Eve, il est facile de le combattre, et par les mêmes moyens pour la femme et pour l'homme.

p100

« ... Emmanuel est devenu misanthrope.
Point du tout, cher ami. On ne déteste les hommes que dans le commencement qu'on les connaît. Quand on les connaît tout à fait, on les oublie. Ils sont plus fous que méchants. Aussi je ne les hais pas ! Dans mes querelles avec eux, ce n'est jamais un homme, mais une idée que j'attaque. Ce n'est jamais au coeur mais à la tête que je m'en prends. D'ailleurs notre nature est si changeante, nos pensées sont si mobiles qu'il faudrait être Dieu lui-même pour avoir le droit de se plaindre des autres. 
Puis, voyez-vous, ce qu'il y a de vraiment grand et beau dans le monde, ce n'est pas cette gloire factice après laquelle on court, les uns par des sentiers, les autres par des chemins, ce n'est pas ce renom qui fait que, quand on passe, les autres hommes se détournent et vous regardent peut-être avec admiration, mais peut-être avec envie, ce n'est pas d'avoir à sa boutonnière un ruban rouge que des jalousies vous tiraillent de tous côtés espérant vous enlever un morceau du coeur en l'arrachant. 
Ce qu'il y a de vraiment grand dans le monde, c'est tout ce que Dieu a fait lui-même, c'est ce paysage animé et sans bruit qui se déroule devant nos yeux, ce sont ces fleurs, ces champs, ces oiseaux, qui sont tous une note du concert magnifique dont on n'entend rien quand on vit au milieu du chaos de la ville. Oh ! je vous le répète, monsieur le comte, gardez votre repos, voyez au milieu de quelle nature vous vivez. Eh bien ! en sondant cet horizon bleu, devinez-vous quelque chose de plus beau ? 
Que vous importe qu'il y ait derrière d'autres hommes qui se croient plus intelligents que ces pauvres paysans qui creusent la terre toute leur vie, et qui ne demandent à la terre que ce qu'elle peut donner ? Que vous importe le cri de la foule ? Vous en arrive-t-il quelque chose ? Et lorsque quelque grande ambition s'est réalisée là-bas, lorsque quelque grande lutte politique s'y fait, y a-t-il le soir un changement dans la nature et dans l'horizon ? Le ciel en est-il moins beau, les étoiles moins brillantes, l'air moins pur ? 
Non, non, tout est vanité là-bas, tout est bonheur ici et cependant, ce bonheur que je conseille, car je ne puis en jouir, je n'ai personne pour le partager et comme les phtisiques, je ne me soutiens plus que par la fièvre. Ainsi, chaque jour, au lieu de me lever et d'aller voir le réveil de Dieu, je demande mes journaux que je dévore, j'attends des lettres, je doute, je crains, j'espère, que sais-je, moi ? Et je mourrai probablement sans avoir rien ajouté à l'oeuvre des autres. »

p103

"... mystères de la grande scène politique. Il y a trois grands principes qui sont le pivot du monde : Dieu, les rois (- tyrans) et les peuples. En 93, le peuple, le peuple français que nous ne pouvons pas faire autrement que de prendre pour exemple, puisqu'il a toujours été le peuple d'initiative et d'action, le peuple français, dis-je, voulut nier deux de ces grands principes, et crut se suffire seul à lui-même. Il abolit la royauté et décapita le roi. Il abolit son Dieu et décapita les prêtres. Il y avait eu abus en haut, il y eut abus en bas. Maintenant qu'elle est passée, nous pouvons bien le dire un peu, cette révolution fut une grande chose et était une chose nécessaire. 
Dieu, principe infini et éternel, s'est reconstitué car la main des hommes ne pouvait l'atteindre, mais le trône s'est fortement ébranlé. A chaque mouvement que la royauté fait depuis 93, elle sent qu'elle est près de tomber. Le peuple menace éternellement, car le peuple n'est plus ignorant, et il commence à redemander compte à son roi et à ses ministres de sa misère et de son abandon. 
Ici commence la politique. Il s'agit pour les uns de faire prendre patience au peuple et de conseiller les rois, il s'agit pour les autres de faire passer la mer populaire sur le trône et d'établir à la place du principe monarchique le principe d'égalité que prêchent ceux qu'on appelle les socialistes. Qui a raison des deux, de celui qui veut que le peuple ait un maître qui le dirige, comme les enfants ont un père qui les conduit, ou de celui qui veut que le peuple soit son maître et se dirige lui-même ?

Les peuples sont comme les hommes. Il est bien rare de voir un homme arrivé à sa majorité user avec intelligence de l'héritage de sa famille et employer utilement la liberté que ses vingt et un ans lui donnent. Si tôt ou tard, ce qui est inévitable, le peuple recommence sa révolution, s'il se croit majeur enfin, il fera de grandes folies et sera forcé d'en revenir à un roi, c'est-à-dire à une unité, et plus ce roi sera absolu, plus le peuple sera heureux. Les révolutions, qu'on fait toujours au nom des idées, ne sont jamais que des questions d'estomac. Le peuple a faim, le peuple se bat. 
Faites que le peuple, l'ouvrier, ait toujours de quoi vivre, lui et sa famille, introduisez en même temps dans son esprit les connaissances qu'il doit avoir, et cette science du bien et du mal, que nous n'avons pas encore, quoi qu'en dise l'Évangile, et les traditions révolutionnaires se perdront. Le peuple ne demande pas un gouvernement plutôt qu'un autre, il demande la liberté de travailler, de penser et de vivre. Que le chef du gouvernement soit un Bourbon de la branche aînée ou un Bourbon de la branche cadette, peu lui importe, pourvu que ce chef soit loyal, et l'aime. 

Quant à la république, cette utopie que quelques fous exploitent encore en France, elle est impossible dans l'avenir comme elle l'a été dans le passé, Avant d'en arriver au bien-être qu'il cherche, nôtre pays essayera peut-être de ce gouvernement, comme un malade essaye les uns après les autres tous les remèdes connus; mais il le rejettera bien-vite, parce qu'il tombera entre les mains d'ambitieux ignorants qui l'écarteront de la grande route qu'il doit suivre. Il y a des gens qui ont des rentes et il y a des gens à leur porte qui meurent de faim. Qu'ont fait les uns pour être riches, qu'ont faits les autres pour être pauvres ? Toute la question est là. Tant que cette injustice sociale existera, nous serons sur un volcan, et malheureusement elle existera longtemps encore.

- Pourquoi ? demanda Marie. Il me semblerait bien simple que ceux qui ont donnassent à ceux qui n'ont pas. 

Cela vous semble bien simple à vous, mademoiselle, qui êtes bonne, que les riches partagent avec les pauvres mais il n'en est pas ainsi pour tout le monde. Puis il faut faire la part des passions. Dans le peuple il y a des hommes intelligents à qui leur intelligence ne donne que la haine et l'ambition. Ces hommes disent continuellement aux classes qui souffrent : Dieu est injuste et les hommes sont méchants. Tandis que les riches vivent dans le luxe, vous, vous vivez dans la misère; cela ne doit pas être et comme ils ne veulent pas vous donner ce qu'ils ont, il faut le leur prendre. Ces quatre lignes-là sont le cercle dans lequel se font toutes les révolutions. Malheureusement, si l'un veut prendre, l'autre tient à garder et qui souffre de tout cela ? C'est toujours le peuple qui ne s'est pas aperçu qu'il n'était que l'instrument de haines et d'ambitions et que, par ces moyens violents, il écarte de lui les sympathies et la confiance.

- Comment faire alors ?

Tout est là. Si on le savait, mademoiselle, on serait bien heureux. Comment faire pour maintenir au dehors l'honneur et la supériorité d'un pays, comment faire pour maintenir au dedans la confiance et la tranquillité ? Ceux qui ont fait le proverbe 'Être heureux comme un roi' ne savaient évidemment pas ce qu'ils disaient. La tâche est rude, et nous userons notre vie et nos veilles peut-être pour rien. 
Moi, j'aime le peuple comme j'aime l'océan, plus pour ses tempêtes que pour son calme, car il me semble que le marin est plus grand quand il lutte contre les vagues que lorsqu'il chante tranquillement dans la sérénité de la nuit. J'ai l'ambition d'arriver à calmer un jour toutes ces passions, à niveler toutes ces différences, à museler toutes ces haines. Ce serait une belle et grande chose sous le poids de laquelle je succomberai sans doute comme les autres mais que je tenterai avec toutes mes forces et toute ma volonté."

p 113

Voyez-vous, le bonheur n'est que là où on le met; quant au bonheur proprement dit, il n'existe pas.

p 129

Le coeur de la femme est un tel labyrinthe que souvent elles-mêmes en ignorent les détours; elles y suivent quelquefois une pensée qui y chemine, perdent tout à coup la trace de cette pensée et ne la retrouvent que longtemps après, forte du chemin parcouru. Or, il est bien heureux que la femme soit ainsi faite. De cette façon, elle sert aux fous et aux sages. Pour les premiers, elle est une passion, pour les autres, elle est une étude. Il est vrai que ceux qui la connaissent le mieux, souvent ce sont les fous mais comme cette connaissance acquise, ils deviennent sages, cela revient exactement au même.


p 212

L'homme de coeur veut toujours honorer la femme qu'il aime en lui donnant le spectacle de sa force et de son génie; il renouvelle son amour et le complique d'enthousiasme et d'admiration. Si quelque chose ou plutôt si un être au monde est vaniteux, c'est la femme. Elle a son ambition, qui l'élève quand elle est accomplie par son mari, qui l'égare quand elle est accomplie par elle-même; elle veut avoir, outre l'amour qui console son coeur, le nom qui flatte sa vanité; elle veut qu'à ce nom les autres se retournent, et rarement une femme consentira à tromper l'homme à qui elle devra ce nom.

p 217

"Emmanuel est toujours aussi bon pour moi et si quelque chose est changé, en lui, c'est qu'il m'aime davantage, voilà tout et cependant, j'ai une rivale que je me suis volontairement donnée et que je voudrais bien tuer maintenant, c'est la politique
Il y a dans le monde bien assez de malheurs et d'accidents inévitables sans qu'on aille encore inventer celui-là. Si l'on a un mari soldat, le jour où il revient de l'armée avec un bras ou une jambe de moins, c'est fort douloureux, j'en conviens mais au moins il ne peut plus y retourner et on l'a tout entier, sinon de corps, du moins de coeur. Mais ne me parle plus de ces luttes de paroles, dont le champ de bataille est une tribune. Les haines et les passions y sont sourdes comme les murmures inintelligibles qu'elles excitent. Le combattant est quelquefois lassée mais jamais assouvi et tous les jours il recommence avec la même force et la même volonté, car la même passion ronge son esprit. 
Dire qu'il y a sur la terre des coins du paradis oubliés par Dieu, l'Italie, l'Espagne, l'Orient, dire qu'il y a dans le coeur des plaisirs célestes donnés par les anges, l'amitié, la foi, l'amour et qu'au lieu d'aller visiter ces paradis qui éclairent la pensée, les hommes ont inventé des passions égoïstes, quand elles ne sont pas haineuses, des passions dont ils ont fait des gloires pour couvrir d'un beau nom une chose laide, comme on couvrirait un squelette d'une couronne d'or et d'un manteau de pourpre ! 
Les hommes sont bien fous ! Si jamais un d'eux fut chastement et saintement aimé, si jamais un amour s'associa à un autre amour, dévoué et éternel, c'est Emmanuel, c'est son amour. Je n'ai pas une pensée qui ne soit à lui, pas un rêve dont il ne soit, pas une ambition qu'il ne partage et au lieu de rester tout le jour avec moi, au lieu de nous enfuir, escortés du bonheur qui est en nous, dans les pays enchantés où l'on est si bien à deux, il va à la Chambre. 
La Chambre ! belle gloire ! belle compensation ! User dans une tribune la voix de sa bouche et de son coeur pour ajouter un titre à son nom, une vanité à son orgueil, quand il y a d'autres mots si doux à dire !!"


p 353

Quels résultats étranges et différents peut avoir un amour une fois que la femme s'est donnée ! Il y a quatre femmes dans ce livre. 
La première, madame d'Hermi, a fait de l'amour une distraction, qui n'a pas même altéré son teint, que le mondé a sue et qu'il a acceptée sans même en demander compte, quoiqu'elle eût un mari, un grand nom et une enfant. 
La seconde, Julia Lovely, a fait de l'amour une marchandise, un calcul, un commerce, et la société lui a donné en échange une célébrité, la fortune, l'influence même. Elle vit de son amour comme un ouvrier de son travail, seulement elle est plus heureuse que l'ouvrier. 
La troisième, Clémentine Dubois, ne ressent pour son mari qu'un amour amical, fraternel, sans exaltation, sans secousse, sans danger. Elle est sûre de son coeur, parce qu'il est sans passion. Des quatre, ce sera la plus heureuse, parce qu'elle aura cette paix de l'âme qui est la conscience, ce repos des sens qui est la vertu. 

La dernière, Marie, est de toutes ces femmes la seule qui ait ressenti un amour réel, amour qui la domine encore, amour qui l'a perdue par cela même qu'il était fort et qu'elle était jalouse de celui qui le lui inspirait. C'est par jalousie qu'elle a trompé son mari. Elle n'a commis qu'une faute et elle sera plus malheureuse que Julia, plus punie que la comtesse, parce qu'elle n'aura eu ni le calcul de l'une, ni le caractère insoucieux de l'autre. Elle ne se sera donnée qu'une fois à un autre homme que son mari, et cette faute unique brisera son existence, flétrira sa mémoire, détruira le bonheur de son père, l'avenir de l'homme qu'elle aimait et qu'après cette faute, elle aime encore plus que tout au monde. Elle sera punie parce qu'elle n'aura pas su mentir, parce que, jusque dans sa faute, son coeur sera resté innocent. Elle aura subi une inévitable fatalité et sa vie, qui n'aura qu'une tache, sera devenue un moyen de fortune pour une femme qui n'a pas dans tout son passé une bonne action à invoquer excepté celle qu'elle n'a fait que trop tard et qu'elle a bien effacée depuis.

D'où vient cela ? D'où vient qu'un être de vingt ans, sans expérience et sans force, puisse être, pour une erreur d'un jour, voué au mépris et au désespoir pendant toute sa vie par une société mille-fois plus corrompue que lui ? 

D'où vient que le mal soit lucratif pour les uns et l'erreur mortelle pour les autres ? Faut-il donc que l'hypocrisie soit le guide de la vie, et pourvu que l'on se cache, sera-t-on absous ? Le pardon ne pourra t-il être donné que par ceux qui ont reçu du ciel mission de pardonner, par les prêtres, et faudra-t-il éternellement qu'une société vicieuse se fasse juge des fautes commises, et prenne sur elle de les punir, comme pour s'excuser par la punition qu'elle inflige ? 
Ainsi, le pardon sera fermé à la pécheresse, à moins qu'elle n'aille le chercher dans le sein de Dieu, et celui ou ceux qui ont souffert de sa faute lui pardonnassent-ils, le monde, que cela ne regarde pas, ne pardonnera pas, lui, et montrera du doigt cette tache dont il fera une plaie. 
Oui, la société est mal faite, en ce qu'elle conseille le mal et ne le répare pas quand il est fait. C'est une entremetteuse qui vend ses filles, non pour en tirer de l'argent comme une entremetteuse ordinaire, mais pour donner une excuse à ce qu'elle a fait elle-même. 
La femme qui apprend qu'une femme a failli ne plaint jamais cette femme. Elle la repousse d'abord, elle s'en sert ensuite pour s'excuser si elle-commet la même faute. Vous trouverez des femmes réputées vertueuses qui le seront peut-être, qui continueront à recevoir une femme adultère, si cet adultère n'a amené aucun scandale public mais elles ne feront cela que pour faire un peu plus ressortir leur vertu, et pour avoir le droit de prendre la défense de quelqu'un. Sur mille, sur dix mille, vous n'en trouverez pas une qui dise avec franchise :

'- Je reçois cette femme parce que son mari lui a pardonné, parce qu'à sa place j'aurais peut-être fait ce qu'elle a fait, parce qu'il faut être sans péché pour jeter la pierre au pécheur et que je ne sais pas ce que l'avenir me garde.'

Comment ! vous pardonnez à un enfant qui tue son père, et vous dites: il ne savait pas ce qu'il faisait ! et vous ne pardonnez pas au coeur, cet éternel enfant, qui ne sait jamais ce qu'il fait ! 
Et l'on fait des révolutions pour substituer tel roi à tel autre, ce gouvernement-ci à ce gouvernement-là, et tandis que ce qu'on appelle la politique progresse, cette grande question de la société ne fait pas un pas, et patauge, toujours dans la fange, y traînant avec elle l'honneur des maris, le bonheur des femmes, le repos des familles, l'avenir des enfants

La nature, qui ne veut qu'une chose, la reproduction des êtres, s'arrange de toutes ces passions humaines qui l'aident à atteindre son but mais, le monde ne vit pas selon la nature, il vit selon ses caprices ses intérêts et ses préjugés, il maudit l'enfant pour la faute de la mère, il déshonore le mari avec la faute de la femme, il rejette sur une famille entière l'erreur d'un seul de ses membres et il lui en demande compte, et il ne lui rouvre pas ses portes sans lui faire comprendre qu'il pourrait les lui fermer.

Faut-il qu'il en soit toujours ainsi ? La société se contentera t-elle de dire: Voici le bien d'un côté, voici le mal de l'autre, choisissez si vous faites le bien, nous ne vous en saurons pas beaucoup degré; mais si vous faites le mal, nous vous conspuerons, à moins que vous ne vous cachiez, et ne respectiez les convenances, arrangez-vous une réputation, nous ne regarderons pas ce qu'il y a dessous ? 
Oh ! si les femmes savaient quel respect immense elles inspirent à certains hommes quand elles sont vertueuses, toutes les femmes auraient la vanité de l'être pour être estimées de cette minorité. Encore quelques mots pour une digression qui se présente naturellement ici, et qui prouve la dangereuse organisation de la société, qui fait le mal même en croyant le bien.

Il y a deux ou trois institutions pour l'éducation des filles telles que la maison de Saint-Denis, les Loges de Saint-Germain où le gouvernement fait élever à ses frais les filles des militaires morts à son service ou retraités. Ces jeunes filles reçoivent une éducation excellente, et sont élevées avec les enfants des meilleures familles de France. Une fois leur éducation terminée, la société croit avoir fait pour elles tout ce qu'elle devait faire. L'éducation n'est-elle pas la source de toute fortune ? Paradoxe accepté, et à côté duquel des savants sont morts de faim ! 
Qu'arrive-t-il quand ces jeunes filles, qui n'ont aucune fortune, sortent de ces maisons où elles sont restées jusqu'à dix-sept ou dix-huit ans ? Il arrive pour beaucoup qu'elles ont trop d'instruction, trop d'éducation, qu'elles ont trop côtoyé l'opulence et le bonheur des autres pour épouser un ouvrier honnête, mais dont l'éducation ne sera pas en rapport avec la leur, dont le travail ne pourra pas subvenir aux exigences de l'éducation reçue. 
D'un autre côté, elles n'ont pas assez de fortune pour épouser un homme dont le rang et la position soient en rapport avec cette malheureuse éducation qu'on leur a donnée croyant leur assurer l'avenir. 

Il en résulte que ces deux impossibilités, jointes aux passions, à la paresse, à l'orgueil, aux sens, à tout ce qui domine la femme, jettent peu à peu et nécessairement ces malheureuses filles dans cette classe de courtisanes qui augmente tous les jours, et dans laquelle on est tout étonné de rencontrer des intelligences et des instincts qui, aidés un peu plus longtemps par la société, eussent contribué à son bien, et qui meurent sans avoir rien produit que le mal. Il y aurait un livre bien curieux et bien intéressant à faire sur cette fatale nécessité du vice, qui devient le résultat d'une trop bonne éducation.



Dieu et Mon Devoir


Au fur à mesure que je lis, que j'écris et que je réfléchis avec mes moyens bien limités sur les 'choses de la vie', je m'aperçois que la vérité est aussi simple et évidente qu'un rayon de soleil ou que le rire d'un enfant. L'homme prend un soin maladif à tout compliquer pour son plus grand malheur. L'humanité déploie un arsenal infini de sophismes à tout embrouiller pour sa propre perte dans une vanité qui n'a d'égal que les malheurs qu'elle déverse sur elle-même. 
Et quand même ces choses simples que la fleur qui éclot ou que le vol des cigognes sont le résultat d'un ordre éminemment complexe, il ne sert que bien peu de chercher à savoir le fondement de ces merveilles pour mener une vie heureuse et leur connaissance n'apportera, à qui ne découvrira qu'une parcelle infime de leur raison d'être, aucun élément de bonheur supplémentaire à celui qui consiste à tenir pour acquis cette vie dont nous bénéficions sans l'avoir demandée et à en remercier comme il se devrait en toute simplicité son Auteur.


Qui est le plus heureux du paysan qui récolte avec joie les moissons du ciel ou des Einstein qui, ayant remis aux mains des passions les plus viles les secrets de l'univers, s'endorment en sachant qu'on peut faire de leurs découvertes plus de mal que de bien, l'homme étant ce qu'il est ? Il n'est pas besoin de science ni de philosophie pour comprendre que la nourriture la plus importante de l'âme est l'amour et l'amitié et que la trahison et la méchanceté sont des fléaux bien plus terribles que la maladie et la mort.

L'homme est devenu maître du monde sans jamais avoir été un instant maître de lui-même. A force de théories, de superstitions, de modes, de jurisprudences, d'exactions, l'homme accumule couche après couche un voile d'opacité sur la vérité de son existence et s'éloigne de génération en génération de la réalité qu'il ne voit plus qu'à travers le prisme déformant de ses funestes traditions, mirages narcissiques, miroirs qui dorent l'endroit pour mieux cacher la noirceur de l'envers, surface d'abondance voilant un vide sans fond, un abîme de misère là ou devrait se trouver un océan de joie.


L'histoire de l'humanité n'est pas, au contraire de ce qu'elle voudrait bien croire, celle d'une ascension glorieuse mais celle d'une dégringolade kafkaesque. Quelle peut être la raison principale d'une telle déchéance qu'on pourrait croire programmée tant elle paraît inévitable ? Le manque de compassion, de partage qui a sa source dans l'orgueil: moi, moi et toujours moi. 
Les hommes ne savent pas se parler entre eux. Parce qu’ils n’ont rien à se dire. Chacun étant bien trop occupé de lui-même pour trouver une place à l’autre. Et même, on n’a de cesse d’en être occupé afin de ne pas avoir à trouver cette place à l’autre. Shocking ? Eh ! De quoi êtes-vous occupés, Mesdames et Messieurs ? De charité ? D’entraide ? D’amitié ? Certes non ! Mais de jeux, de plaisirs, d’étoiles, et de commérages, de minables trahisons, de bizutages, pour rester ‘dans les normes’. Quoi d’étonnant ? Oh, rien : « c’est mon Droit !! » - parce que je le vaux bien !


"Dieu et mon droit" est-il inscrit sur les armes de la couronne britannique, 'mon droit', et quel droit mon Dieu ! Celui de faire ce qu'il me plaît ? Devise satanique s'il en est, et même si les siècles n'étaient pas là pour prouver que c'est bien dans cette formule que réside la recette de notre chute, il est facile de comprendre que la clef du bonheur de l'humanité n'est pas dans ses droits supposés mais dans ses devoirs. Faire passer les droits avant les devoirs, c'est légitimer l'individualisme, l'égoïsme, c'est planter les graines de la division, c'est semer les germes de tous les conflits présents et à venir, tant au niveau des individus que des peuples. De plus, cette culture des droits fait le lit de la tyrannie en lui donnant les soldats dont elle a besoin pour se nourrir sous le prétexte de faire respecter ces prétendus droits.


Dieu dit à Adam: "tu ne mangeras pas des fruits de cet arbre car tu mourras", mais le serpent dit à Eve: "non, tu ne mourras pas", et ni Eve ni Adam ne sont mort d'en avoir mangé. Hors, Dieu autant que le serpent avaient raison parce qu’ils ne parlaient pas de la même chose. Dieu parlait de la pureté de l'âme alors que le serpent parlait de la vie matérielle. Le secret de l'arbre de la connaissance est de savoir qu'on peut mélanger le bien et le mal. 
Sa connaissance n'est pas de savoir qu'il existe séparément le bien et le mal mais qu'on peut les mêler. Le fruit de cet arbre s'appelle le compromis. Comme un grain de café pourri dans une piscine où se trouve un million de grains sains transmet sa pourriture à tous les autres, un peu de mal dans une vie entière de bien rends cette vie amère et lui fait une tâche ineffaçable. Le problème de l'homme, celui qui entraîne tous les autres est de croire qu'on peut effacer un peu de mal par beaucoup de bien. Ce n'est pas le cas.


Savoir qu’on peut mélanger le bien et le mal et vivre, comme le dit le serpent n'est pas la vérité car il ne s'agit plus de vivre mais plutôt de survivre car il a oublié d’ajouter : 'tu ne vivras plus, libre, tu vivras, esclave, enchainé de tes fautes puisque tu sais que tu peux fauter sans en mourir'. Ainsi, si la vie humaine permet de mélanger le bien et le mal, si 'mon droit' est de pouvoir opérer ce mélange, le devoir de l'homme, le devoir primordial, unique duquel découlent tous les autres est de séparer le bien du mal. Il ne suffit pas de ne pas faire le mal, il faut faire le bien car en s'abstenant seulement du mal, on laisse au mal son empire dans l'humanité. 


Parmi tous les devoirs, s'il faut en nommer un, ce pourrait être  
la version affirmative de celui qu'Hillel affirmait comme étant le plus élevé : 
"Fais à autrui ce que tu voudrais qu'on te fasse".


C'est un peu simpliste tout ça, direz-vous. Effectivement, il n'y a rien de plus simple au monde, et de plus dur à réaliser. Le devoir de l'homme est de choisir le bien, activement, et non de ne pas faire le mal, passivement. Le principe de séparation est un objet de choix - de volonté, une décision, un travail à accomplir dans toutes ses actions, dans toute sa vie comme Dieu a séparé la nuit du jour, la terre des cieux , la femme de l'homme.


L’occidental, le chrétien dit : « Cherches la voie ! »
Le sémite, juif ou arabe dit : « Apprends la voie ! »
Les Hindous et bien d’autres disent : « Reste dans la voie où tu es né ! »
L'oriental, le Bouddhiste dit: « Trouves la voie ! »

Dieu dit : « La voie ? Je l’ai mise devant toi depuis la création du monde, choisis- là !! »



Tout ceci est exprimé clairement dans la Torah, au Deutéronome 30 et à bien d'autres endroits dont voici quelques extraits:
"La bénédiction ou la malédiction que j'offre à ton choix … (DT 30/1)

Vois, je te propose en ce jour, d'un côté, la vie avec le bien, de l'autre, la mort avec le mal … (DT 30/15)

J'en atteste sur vous, en ce jour, le ciel et la terre: j'ai placé devant toi la vie et la mort, le bonheur et la calamité; choisis la vie ! Et tu vivras alors, toi et ta postérité. (DT 30/19)

Recherchez le bien et non le mal, afin que vous viviez ! (Amos 5/14)"


En conclusion, ce que je ne fais jamais car je laisse d’habitude ce soin au lecteur, contrairement au ‘bons auteurs’, tant que l’homme, tous les hommes, ou au moins une grande majorité, ne feront pas ce choix du bien, il ne sera pas possible de se soustraire à la tyrannie de ceux qui nous oppressent, eux qui font le choix du mal et qui nous poussent continuellement à nous compromettre, à manger le fruit du compromis fatal depuis le serpent, depuis Nimrod et tous les César qui l’ont suivi car, le principal combustible de la tyrannie, c’est nous.

NB : Lisez ‘Les mémoires du diable’ de Frédéric Soulié !!!


F.Soulié  'Les 4 époques' p57



« Au devoir Edmond s’est sacrifié ; au devoir il a sacrifié ce qu’il avait de plus cher,… sa famille; ne le blâmez pas, glorifiez-le dans ses souffrances et dans les vôtres. »

Ta mère était notre guide, notre soutien, notre encouragement dans le juste et le bien. C’était toujours à sa haute raison, à sa tendresse éclairée, que nous nous adressions, lorsque, dans la direction de notre vie, ou de celle de nos enfants, nous éprouvions quelque doute ;… d’un mot elle nous indiquait la voie à suivre, et cette voie jamais ne déviait de la ligne austère du devoir ; le devoir, ce seul mot contenait tous les enseignements de celle que nous pleurons.

Élevé par elle, tu t’es montré son digne fils. Je m’efforcerai, à mon tour, d’être digne de toi ; ses dernières et saintes paroles seront mon Évangile et celui de nos enfants. Oh ! crois-moi, mon Edmond ! quel que soit le sort que l’avenir nous réserve, ainsi que l’a dit notre mère expirante : « Nous te bénirons, nous te glorifierons jusque dans tes souffrances et dans les nôtres, noble martyr du devoir qui a toujours été le guide de ta vie comme fils, comme père, comme époux, comme citoyen ! »

– Monsieur, chacun agit selon sa conscience ; mon mari, après avoir rempli ses devoirs envers vous, a rempli d’autres devoirs qu’il regardait comme sacrés.

(Edmond Morand, peu robuste, et nullement apte au rude labeur de la terre, était cependant voué à ce labeur sous un ciel torride et dans les conditions les plus néfastes : son courage, sa dignité, sa conscience du devoir accompli, soutenaient seuls cet homme du devoir.)

Les dernières et saintes paroles de notre mère ont été notre Évangile ; oui, jusqu’à la fin, nous t’avons glorifié dans nos souffrances, pauvre et noble martyr du devoir ! Oui, nous étions fiers, nous aussi, de souffrir pour la cause sacrée du juste et du bien.


Eugene Sue,  Jeanne et Louise

2013/03/11

Des Chimpanzés de Laboratoire "à la retraite" Voient le Ciel pour la Première Fois !














The touching reunion of Damian Aspinall with an adult male gorilla
whom he hadn't seen in over 5 years.
Damian raised Kwibi at Howletts Wild Animal Park in England
and then released him into the wild in Africa when he was 5 years old.

2013/03/02

Ces Tyrans qui sont les Nôtres



"Que partage t-on dans ce monde à part l'amour ? 
Toutes les créatures vivantes sont capable d'amour, 
si je n'aimais pas, je serais moins qu'un chien !"








Monstres d'hypocrisie à figures humaines, docteurs es corruption, diplômés des hautes études du vice, les peuples sont responsables de leurs tyrans. Ce sont eux qui les font sortir de la boue, qui les nourrissent, qui les idolâtrent.

Qui sont les hommes qui allaitent la tyrannie ? Ce sont ceux qui ont envie de pouvoir pour régaler leur soif de bassesse, de vice, de vengeance, de pouvoir, de vanité. Les hommes ainsi tournés sont ceux qui, enfants, ont souffert des mêmes maux, l'injustice, le crime et la peur, le mépris, l’indifférence ...

Chaque peuple doit purger son sein de ses tyrans et, dans le cas des nations où il y a des élections, quoi de plus facile que de s'assembler localement, de délibérer, de se choisir des représentants honnêtes et vertueux, et de ... les élire ? Illusion ? 

Non, l'illusion véritable est de croire que l'humanité pourra sans cesse vivre de vanité et de sang, de bassesse et de despotisme, l'illusion des illusions est que 'gam zou ihié lé tova', que tout ira bien indéfiniment 'grâce à Dieu', qu'à la fortune du pot on frôlera les crevasses de la souffrance, on traversera des déserts de la haine sans inévitablement tomber dans un abîme d'horreur.


“In individuals, insanity is rare;
but in groups, parties, nations and epochs, 
it is the rule.” 
Nietzsche

Genèse de la tyrannie

Le tyran a besoin de bras car s’il pouvait tyranniser seul, ce que d’aucun ferait volontiers, il se passerait de partager, mais son pouvoir vient justement de ce partage, inégal mais accepté car c’est de force qu’il s’agit et, là où un seul serait dans l’impossibilité de tyranniser des foules, l’union de quelques-uns mus par le mal et armés de mensonges suffit à courber des populations qui, individuellement résisterait bien si le combat était égal, mais qui sont incapables de s’unir pour combattre les quelques-uns devant lesquels ils reculent en foule puisque la foule est incapable d’union autre que pour rire.

Or, le tyran recrute ses premiers bras parmi les faibles et non parmi les forts contrairement à l’évidence car, les faibles doutant de leur force sont convaincus de celle des autres et de celle de l’union alors que les forts, ou ceux qui se croient forts, confiants en eux-mêmes ne croient pas à la force des autres ni en celle de l’union qu’ils détestent sauf s’il s’agit de montrer la leur, et là, le tyran et ses faibles recrutent leurs mercenaires, l’étendard de la tyrannie est levée, la guerre à l’humanité commence, un contre tous mais pas tous Contr' Un, malheureusement.


La dictature se nourrit des extrêmes, est l’alliance des extrêmes ... perverties; le cerveau et le poing, cerveau du mal, poing du malade mental, le masque et le sabre, masque de l’intérêt, sabre du profit. Les peuples favorisent ces jeux de l'avarice et du harcèlement par leur indifférence à la beauté de l'âme humaine, par leur bêtise générale et leur amour du vice sous toutes ses formes, et Dieu sait si elles sont nombreuses, comme les démons sortant d'un possédé !

Seule une action générale viendra à bout de ces funestes et immuables travers de l'humanité, une action sur les âmes, un antidote au mal versé dans les biberons de tous les enfants du monde, une action sur les coeurs, les hommes redeviendront des pères et les femmes n'iront plus au casino, enfin, personne ne portera plus la main contre son frère, contre soi-même, contre Dieu. En réalité, si les tyrans n'avaient nos jambes, nos yeux, nos mains, ils n'existeraient que dans leur cervelles dérangées !



L’enfer véritable n’est pas au ciel mais sur terre et il s’accroit avec le temps et l’accumulation des atrocités que l’homme commet au fur à mesure des siècles, au cours de chaque vie humaine. Chacun se crée son propre enfer et l’augmente en amassant le mal au fur à mesure jusqu’à l’heure de la mort, et cet enfer ‘individuel’ s’augmente de l’enfer collectif vécu.

Il suffit que la connaissance du mal l’emporte sur celle du bien ! Il y en a assez que le mal s’offre aux enfants de génération en génération comme un moyen plus aisé, plus valorisant, plus facile enfin que le bien alors que c’est le contraire, et bien plus, car le bien est la vie alors que le mal est l’oubli, la désintégration, le néant éternel. Apprendre à faire le bien, à vivre bien, à bien vivre est une gageure dans une humanité surchargée de mythes, d’ignorance, de négativisme, d’ingratitude, d’aveuglement, de vanité, de jalousie et de lâcheté depuis sa création. La tyrannie ? Mais ce sont les peuples eux-mêmes qui l’installent, qui lui font la révérence par leur niveau de bassesse, de folie, de … Comme les hébreux avaient fait en demandant un roi alors qu’ils avaient un prophète !! Si l’humanité est depuis toujours si facilement et durablement ‘trompée’ par des tyrans, c’est qu’elle entend bien l’être dès l’origine. Pourquoi ?

L’homme aime les idoles, il a un besoin maladif d'idolâtrer. Insatisfait chronique, ne sachant pas apprécier qui il est ni l’univers qui l’entoure, voulant se croire plus que ce qu’il est, l’étroitesse de son cerveau et de son cœur l’empêchant de comprendre et d’admirer la merveilleuse réalité humaine, il ne cesse de chercher à croire en autre chose que ce qui est, comme mademoiselle Suppo au début ‘d’Ornifle ou le courant d’air’ d’Anouilh, il ne cesse de se créer des idoles, des théories, des fantaisies, des fabulations, des mirages, des lois inventés, des miroirs déformants, des élucubrations fantomatiques, afin de dire : « voilà ce que j’ai fait, voilà qui je suis, moi qui suis supérieur à la création, moi qui ais droit à plus que ce que je parais, moi qui suis mon but, mon dieu, j’ai dit ».

L’homme a soif d’illusions, de mensonges, d’hypocrisie, de domination, il sera souvent un homme meilleur, esclave que libre, triste ironie. L’homme a t-il donc besoin de coercition pour 's’améliorer' ? Et, sentant cela, se mettrait-il lui-même des chaines pour ne pas faire autant de mal qu’il en ferait s’il était libre ? Pour voir de grandes actions, des gestes du cœur, des dévouements hors du commun, il n’est que de regarder un film de guerre ou de catastrophe, mais si vous regarder la vie de tous les jours, c’est ‘Dallas’, en bien pire. Les tyrans de tous poils, politiques et religieux, publiques et domestiques, ‘officiels’ et cachés ne cessent de profiter de cette faille de l’humanité, de ce travers dramatique pour asservir ceux qui ne demandent qu’à l’être, en tous lieux et en tous temps, jusqu’à ce jour !




Notez les chaines entourant la licorne









Remarquez en haut au centre l'emplacement 'vide' du symbole de l'EMPIRE britannique


Witness For The Prosecution



Agatha Christie classic tale: It's Britain, 1953
Marlene Dietrich, Tyrone Power, Charles Laughton



Ce ne sont pas des bourreaux qui appliquent la 'justice de la reine',
Elisabeth, Marianne ou Ruth,
mais des victimes, des moutons, aussi dorés fussent-ils, 
et ce sont nous, nous-mêmes qui les fournissons,
qui les enfantons, les élevons, qui les protégeons, les encensons
qui les chérissons ...
"Mesdames, Messieurs les jurés, êtes-vous prêts à rendre VOTRE verdict ?"