Pourquoi il faut
abolir les états et les gouvernements
Et les supprimer non seulement par la suppression des
frontières mais par l’éradication de leur emprise idéologique, idolâtre sur les
‘citoyens’.
Le pouvoir le plus puissant d’un état, en dehors de la force
armée est celui de l’administration des douanes et des impôts dont l’empire s’exerce non
seulement sur les biens mais sur les personnes au travers des taxes. Or, tout
est taxé, des produits aux individus. Faire partie d’un état suppose que cet
état prenne en charge différents services auxquels tout ‘citoyen’ est tenu de
participer moyennant espèces sonnantes, pratiquement de sa vie à sa mort.
Or, ce pouvoir absolu sur les personnes est délégué aux
gouvernements par ces mêmes personnes. La simple existence d’un état, d’un
gouvernement supra-local entraine un renoncement à la liberté individuelle en
échange de services, protection, assistance, en fait, quels qu’ils soient, souvent
d’ailleurs dégradants, inutiles ou déplorables et cependant toujours des nids
de corruption et d’intermédiaires effrénés du pouvoir, des foyers d’esclavage.
Le désir d’être
gouverné est un désir de renoncement,
une volonté d’esclavage.
Cette volonté d’esclavage est le produit d’un désir
égalitaire car, si tous sont esclaves, tous mangent le même pain, le pain de
servitude, celui qui accompagne les hommes depuis qu’ils sont. Ce principe
fondateur de toutes les sociétés humaines acquière de nos jours une puissance
phénoménale du fait de la technologie. On peut contrôler plus en dépensant
moins, on peut mieux asservir, mieux rétribuer les intermédiaires, on peut
déshumaniser à volonté d’autant plus que cette faculté est soutenue par son
principe fondateur, par ces êtres ‘sociaux’ nommés humains.
L’humanité est sur une
pente dangereuse et ne s’en rend pas compte. Des millions d’hommes sont morts
ou en train de mourir et le plus grave n’est pas le côté physique mais moral. L’homme
ne sait pas ce que veut dire être homme. Là est le danger, le vrai, le grand.
Et l’homme ne peut pas dire qu’il ne le sait plus car il a toujours évité de le
savoir en brodant des fables et en courbant l’échine derrière un verre de rouge
et une injure. Il faudrait supprimer les armes, armées, armements et passer aux
régions ce qui serait facile en Europe et aux US. Redonner la terre et sa
gestion aux individus, aux familles. Décentraliser à outrance non seulement le
pouvoir mais la vie, ce qui est possible techniquement aujourd’hui.
Il faut redonner à la nature et à la nature humaine la
priorité, ainsi qu’aux relations de communauté, supprimer les taxes et leur
instrumentalisation, la taxation de faux besoins collectifs et les errements
qui vont avec, corruption, virtualisation, actions incontrôlables, domination. Pour le meilleur ou pour le
pire, l’homme doit se gouverner lui-même, groupes comme personnes. La Loi est
dans son cœur et, s’il est une leçon de l’histoire Hébraïque, c’est celle-ci, c’est
celle d’un peuple qui est sorti d’esclavage, peu importe qu’il eût dû apprendre
la liberté et qu’il ait fini par vouloir un roi …
Avez-vous tenté de 'gouverner' un enfant ? Un enfant désire t-il 'être gouverné' ? Ou sont donc passées les 'gouvernantes' ? On n'attire pas les moineaux avec du gros sel ... Allons donc !!
Renoncement. Et le plus grave de tous, renoncement à sa
nature primordiale d’être vivant né libre de vivre. Renoncement inconcevable,
unique à l’homme. Même un chien fini par mordre, un cheval par ruer. Ce
renoncement est pourtant explicable en tenant compte de ce fait également le
propre de l’homme : un homme adulte est tout ce qu’il n’était pas enfant.
Un homme adulte renie son enfance pour les chaines dont il croit qu’elle l’a
affublé. Il se croit un homme en méprisant, en ignorant, en oubliant son enfance,
ce qui le rendait heureux ou triste, ce qui lui importait, ce qu’il espérait.
Non, l’homme n’est né ni pour renoncer à sa liberté, pas
plus qu’un animal ‘sauvage’, ni à se renoncer lui-même dans ce qu’il a de plus
cher, son identité humaine, son individualité. En déléguant son pouvoir sur
lui-même à des gouvernements et leurs intermédiaires, il paie sa part du gâteau
et devient partie d’un tout imaginaire. Il peut alors mener à bien, non plus
ses rêves d’enfance mais ses calculs d’adolescent afin d’arriver au plus haut
dans ce qu’il perçoit être le monde, la réalité. Il peut mettre un masque et s’enivrer
d’illusions en marbre vert.
Un des plus grands mystères de la vie humaine est le passage
de l’enfance à l’âge adulte et les conséquences qui s’ensuivent. La première
est le rejet de la ‘condition d’enfant’ considérée comme une dépendance, une
entrave. Après cette désolidarisation du ‘métier d’enfant’ vient l’oublie de
qui on a été enfant, de ce que c’est qu’un enfant. L’enfance n’est plus
considérée que comme un terrain vague où il y a des mauvaises herbes à arracher
et du vide à meubler, un objet à canaliser, à dresser, à remplir de concepts
d’adulte. De toutes les espèces vivantes, l’homme est la seule chez qui
l’adulte ressemble si peu à l’enfant, la seule où l’enfant ne laisse pas
présager de ce qu’il sera adulte.
Un enfant est un athée, pas de religions, pas de croyances,
à ses yeux le monde a sa plus simple apparence, celle des faits. Un des
premiers sens que développe l’enfant est celui de la justice et le comportement
‘athée’ de l’enfant lui garantit la condition indispensable de toute
justice : l’absence de préjugé, de préconception, de parti pris. Le mal
apparent le révolte et l’enfant cherchera l’explication, la justification de
cette irrégularité du monde. Pour peu qu’il n’en trouve pas, ce n’est plus la
révolte mais l’indignation, la colère et le désespoir aussi.
Car toute injustice le touche personnellement en ce qu’elle
altère fondamentalement sa conception de la justice, son seul repère, son
unique horizon, son plus grand bien. Si l’injustice existe, qui garantira qu’un
jour il ne la subira pas, se demande t-il, ou pire, qu’il en sera coupable.
Comment aller droit dans un monde où le principe fondamental, fondateur de
toute existence n’est pas respecté ? Donc, voyant que le mal existe et
étant persuadé qu’il n’y échappera pas, l’enfant s’exerce à être méchant …
Comme les grands. Méchanceté prévisionnelle pourrait-on dire. Que ça fait mal
quand on voit un enfant s’exercer à mentir, à médire, à violenter la vie, et
parfois sa propre vie. Ce qui n’est qu’un jeu cruel de sa part fait d’autant
plus mal que l’enfant n’est pas prédisposé pour faire du mal car son
comportement est un reflet défensif, maladroit et symbolique du monde qui l’entoure,
du monde des ‘adultes’ ou le mal est non seulement toléré mais trop souvent
rétribué, encensé, adulé, légiféré, codifié.
Oui vraiment, on peut dire de l’homme adulte ce que Cooper
faisait dire à Bas de Cuir de certains ‘sauvages civilisés’ : « Ils
ont ajouté les vices de l’homme blanc aux travers de leur peuple ». L’adulte
de même embrasse les travers de la ‘civilisation’ tout en conservant ses ‘défauts
d’enfant’, égoïsme, vanité, indifférence, violence, impatience … Les défauts
que l’adulte voit dans l’enfant, changement d’état qui se prépare dès l’adolescence,
sont en vérité les vrais qualités de l’enfance, innocence, spontanéité,
émerveillement, tendresse, grandeur des émotions, élévation des sentiments,
confiance … Qu'avez-vous fait de l'enfant qui était vous-même ??
Avez-vous tenté de 'gouverner' un enfant ? Un enfant désire t-il 'être gouverné' ? Ou sont donc passées les 'gouvernantes' ? On n'attire pas les moineaux avec du gros sel ... Allons donc !!
« — Morts !
Exclama Tanneguy, et personne ne les vengera !
— Dieu a vu le
coupable, mon fils, interrompit Lebras, et lui seul est juge !
— Oui, compléta
l'inconnu d'un ton presque sentencieux,
mais Dieu confie quelque fois sa justice aux
mains des hommes
et nous serons des
hommes, le jour où nous le voudrons. »
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