anything to say ?
peut-être,
voir l’éternité dans l’instant,
un instant heureux,
un instant sans ombres ni adversité,
sans menaces, sans peurs, sans tremblements,
un instant au parfum de méditerranée,
de flamants roses sur un étang salé.
anything to say ?
peut-être,
voir l’éternité dans l’instant,
un instant heureux,
un instant sans ombres ni adversité,
sans menaces, sans peurs, sans tremblements,
un instant au parfum de méditerranée,
de flamants roses sur un étang salé.
C’était un poète, tout de vers cousu, qui bravait le front haut son antique solitude.
De la lucarne ouverte, un léger bruissement lui fit tourner la tête. Dans la poussière d’un rayon égaré, un point noir voltigeait.
Ni les éclats voisins d’un archet maladroit, ni cloches ni tonnerre jamais n’avaient troublé le cours de ses pensées.
L’ignorant insecte osa se poser sur le bord même de l’encrier.
La stupeur passée, Amaury jura que cet indésirable serait bien vite chassé du paradis des muses. Armé d’une savate, la chasse commença.
Comme le jour tombait, l’insecte disparu dans l’obscurité de la mansarde éclairée des lumières d’une gloire à venir.
Au réveil d’Amaury, un bourdonnement discret prît dans son esprit des allures de tempête.
Mais, après des jours de luttes épiques autant qu’infructueuses, accoutumé à la présence d’un intrus irréductible et ayant renoué les liens de ses idées, notre poète se prît à pardonner l’invasion insensée.
Cette présence moqueuse devint une compagne autant souhaitée qu’elle fut détestée. Amaury alla même jusqu’à lui réciter ses strophes inachevées.
Cependant, un matin, un calme persistant le réveilla inquiet. Il passa bien des heures à chercher sa compagne éphémère,
Convaincu de la fuite de cette mouche ingrate, le silence effrayant le chassa sans retour de son asile perché et, désormais, c’est dans les cafés du boulevard que vous pourrez le voir, émiettant un sucre en attendant le retour de sa muse ailée.
A. G. 09/2021
Ponson du Terrail
Il y a des films qu’on peut voir et revoir deux fois, dix fois et plus. Ils sont rares mais il y en a, comme ceux de Chaplin par exemple.
Eh bien, les romans de Ponson du Terrail sont ainsi. Quand on a commencé à en lire un, on ne s’arrête qu’à la fin, et encore !
La jeunesse du roi Henri est le plus remarquable et je l’ai lu peut-être cinq fois… Il commence ainsi:
« Un soir du mois de juillet de l’année 1572, deux cavaliers galopaient sur la route qui conduit de Pau à Nérac. »
Rocambole n’est pas moins prenant, et tous vous entraînent dans des mondes enchantés dont vous n’avez pas idée et qui pourtant existaient il n’y a pas deux cents ans comme l’histoire du Capitaine des pénitents noirs, un chef d’oeuvre !
C’est un vrai plaisir de lire des auteurs comme La Landelle ou Du Boisgobey, pour citer deux grands romanciers dont je n’ai pas parlé, mais c’est une joie de lire Ponson ! Ponson est frais comme un ruisseau de mai qui babille entre les hautes herbes parsemées de boutons d’or et de marguerites. Il ne fait pas de poésie, il vous rend poète.
Sa plume enchantée parcours des mondes inconnus et oubliés, a tel point que parfois, il y a tellement d’histoires imbriquées que ça nuit à la cohésion de l’ensemble mais, si l’on a le courage de lire, la fin est souvent un feu d’artifice de situations extraordinaires.
(gratuits sur gallica.fr)