Une des erreurs fondamentales de l’homme est de faire
prévaloir le succès de l’individu sur le succès de la société. Tant que je vais
bien, qu’importe que l’humanité aille mal ! Les religions ont contribué à
cette vision dès les débuts de l’humanité confirmant ainsi la prédisposition de
la majorité à ne penser qu’à soi. La société ‘moderne’ a amplifié cette erreur
de milles façons, parce que c’en est une, d’erreur, et une belle !
L’homme est avant tout un ‘animal sociable’, et ne pas en
tenir compte est aller contre l’évidence tant physiologique que culturelle.
Faites grandir un chat à Pékin ou à Rio, ce sera toujours un chat. Faites
grandir un homme en Corée du Nord ou à San Francisco, à la cour de Louis XIV ou
dans un bidonville de New Delhi, ce seront pratiquement autant d’espèces
différentes.
Le D.ieu de la Torah a bien tenté de le faire comprendre aux
juifs, sans succès. La réussite d’une nation ne se mesure pas au nombre limité
des individus ayant ‘réussi’ dans leur société mais au nombre maximum de
personnes dont cette société a rendu possible l’épanouissement. Ce n’est pas la
réussite individuelle qui prouve la valeur d’une société mais c’est la société qui doit permettre, certes, les
réussites individuelles, mais comme conséquence de la réussite collective. Rome
avait énormément de grands hommes, mais la déchéance de la ‘civilisation’
Romaine les a entraînés infailliblement.
Contrairement aux
animaux, l’homme doit apprendre qui il est, et c’est principalement la société dans
laquelle il grandit qui lui donne les références, les outils avec lesquelles il
va forger son identité. Si cette société, comme Sodome, lui fournit des
instruments tordus, il se forgera une identité déviée mais sans s’en rendre
compte tant qu’il n’aura pas un miroir qui lui renverra une autre image que
celle qu’il voit dans 'son monde'.
De plus, il est fort commun que les sociétés ne produisent
que très rarement la cohésion de la majorité de ses individus, où, si ça
arrive, on jugera très, trop vite ces exemples comme des moments sans progrès,
obscures comme les sociétés primitives ou le Moyen Age, parce que les sociétés
sont généralement dirigées par les extrêmes, un dirigeant et l’autre en
opposition, Dieu et le Diable, ou plutôt le contraire. Technicité et mysticisme
font bon ménage, et la nature même de ces deux pôles apparemment opposés ont
plus d’un atome crochu.
Vrai science et vrai foi, par contre, sont souvent le
produit d’honnêtes hommes (et femmes J),
qui malgré leur valeur font passer leur conscience avant leur profit, leur
devoir avant leur plaisirs. La réussite d’une société se compte en hauteur et
partage du sens moral, ce qui est la perpétuelle lutte de l’homme pour mériter cette
appellation. La prise de conscience est individuelle mais la réussite est
collective où elle n’est pas, au moins à long terme car l’illusion est grande d’une
société qui écrit liberté sur ses bâtiments public mais où tous sont esclaves,
non de droit mais de fait.
Ce qui paraît naturel ne l’est peut-être pas autant que l’on
croit et les meilleurs slogans cachent malheureusement des réalités parfois
bien tristes. Tous les grands mots qui fleurissent aux balcons de la politique,
de la religion, de l’enseignement, de la médecine, de la justice … cachent une réalité
sans commune mesure avec les apparences. Il n’y a pas plus d’heureux en royauté
qu’en république parce que les hommes qui
soutiennent, qui le roi, qui le président, ces hommes sont les mêmes, et ce qu’ils
feront ‘sous un roi’ ne sera que peu différent de ce qu’ils font ‘sous un
président’.
S’il y a des rois ou des présidents, d’ailleurs, c’est une
preuve de la faiblesse générale d’une
société, de son manque de valeurs, de ces valeurs qui donnent la confiance,
individuelle et collective, des valeurs humaines, de l’honneur, mais collectif
car l’honneur individuel est un leurre tant qu’alentour persistent vice et lâcheté. L’homme ne grandit pas seul
ni ne vit solitaire mais bien, normalement, avec ses parents, sa familles, ses
amis, ses voisins, ses collègues … Si l’ensemble vote que l’homme peut avoir une nature homosexuelle, par peur de se
croire rétrograde, plus personne ne peut affirmer le contraire même si chacun le
pense.
En ce cas, c’est l’opinion de ce qu’on croit être qui dirige
alors la société, et pour qu’elle ne tombe pas en ruine, cette opinion doit
correspondre avec ce que chaque homme a dans son cœur de bon, de juste et de
vrai. L’erreur ‘légitime’, l’erreur répétée volontairement ou non par une
majorité auto-abusée reste une erreur, une faille dans l’édifice social, une
écharde dans la chair collective. Si l’homme est bon et juste individuellement,
naturellement comme toute créature vivante, il doit apprendre à l’être en
société. Sans morale pour bâtir sa foi, sans foi pour avancer droit malgré les
obstacles, sans appui en dehors de lui-même, le fond est vite atteint, même si
on met du temps à y arriver … « Errare humanum est », paraît-il.
Ainsi, contrairement à ce qu'on peut croire, le bonheur individuel dépend plus d'une société harmonieuse où tous les membres s'élèvent de concert que de la réussite d'une personne ou d'une caste dans un environnement hostile au grand nombre comme on le rencontre dans presque toutes les 'civilisations' qu'à connues l'humanité depuis ses débuts.
Ainsi, contrairement à ce qu'on peut croire, le bonheur individuel dépend plus d'une société harmonieuse où tous les membres s'élèvent de concert que de la réussite d'une personne ou d'une caste dans un environnement hostile au grand nombre comme on le rencontre dans presque toutes les 'civilisations' qu'à connues l'humanité depuis ses débuts.
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