2012/12/25

Quand l’Erreur est Inhumaine


Une des erreurs fondamentales de l’homme est de faire prévaloir le succès de l’individu sur le succès de la société. Tant que je vais bien, qu’importe que l’humanité aille mal ! Les religions ont contribué à cette vision dès les débuts de l’humanité confirmant ainsi la prédisposition de la majorité à ne penser qu’à soi. La société ‘moderne’ a amplifié cette erreur de milles façons, parce que c’en est une, d’erreur, et une belle !

L’homme est avant tout un ‘animal sociable’, et ne pas en tenir compte est aller contre l’évidence tant physiologique que culturelle. Faites grandir un chat à Pékin ou à Rio, ce sera toujours un chat. Faites grandir un homme en Corée du Nord ou à San Francisco, à la cour de Louis XIV ou dans un bidonville de New Delhi, ce seront pratiquement autant d’espèces différentes.


Le D.ieu de la Torah a bien tenté de le faire comprendre aux juifs, sans succès. La réussite d’une nation ne se mesure pas au nombre limité des individus ayant ‘réussi’ dans leur société mais au nombre maximum de personnes dont cette société a rendu possible l’épanouissement. Ce n’est pas la réussite individuelle qui prouve la valeur d’une société mais c’est  la société qui doit permettre, certes, les réussites individuelles, mais comme conséquence de la réussite collective. Rome avait énormément de grands hommes, mais la déchéance de la ‘civilisation’ Romaine les a entraînés infailliblement.

 Contrairement aux animaux, l’homme doit apprendre qui il est, et c’est principalement la société dans laquelle il grandit qui lui donne les références, les outils avec lesquelles il va forger son identité. Si cette société, comme Sodome, lui fournit des instruments tordus, il se forgera une identité déviée mais sans s’en rendre compte tant qu’il n’aura pas un miroir qui lui renverra une autre image que celle qu’il voit dans 'son monde'.

De plus, il est fort commun que les sociétés ne produisent que très rarement la cohésion de la majorité de ses individus, où, si ça arrive, on jugera très, trop vite ces exemples comme des moments sans progrès, obscures comme les sociétés primitives ou le Moyen Age, parce que les sociétés sont généralement dirigées par les extrêmes, un dirigeant et l’autre en opposition, Dieu et le Diable, ou plutôt le contraire. Technicité et mysticisme font bon ménage, et la nature même de ces deux pôles apparemment opposés ont plus d’un atome crochu.


Vrai science et vrai foi, par contre, sont souvent le produit d’honnêtes hommes (et femmes  J), qui malgré leur valeur font passer leur conscience avant leur profit, leur devoir avant leur plaisirs. La réussite d’une société se compte en hauteur et partage du sens moral, ce qui est la perpétuelle lutte de l’homme pour mériter cette appellation. La prise de conscience est individuelle mais la réussite est collective où elle n’est pas, au moins à long terme car l’illusion est grande d’une société qui écrit liberté sur ses bâtiments public mais où tous sont esclaves, non de droit mais de fait.

Ce qui paraît naturel ne l’est peut-être pas autant que l’on croit et les meilleurs slogans cachent malheureusement des réalités parfois bien tristes. Tous les grands mots qui fleurissent aux balcons de la politique, de la religion, de l’enseignement, de la médecine, de la justice … cachent une réalité sans commune mesure avec les apparences. Il n’y a pas plus d’heureux en royauté qu’en république parce que les hommes qui soutiennent, qui le roi, qui le président, ces hommes sont les mêmes, et ce qu’ils feront ‘sous un roi’ ne sera que peu différent de ce qu’ils font ‘sous un président’.

S’il y a des rois ou des présidents, d’ailleurs, c’est une preuve de la faiblesse  générale d’une société, de son manque de valeurs, de ces valeurs qui donnent la confiance, individuelle et collective, des valeurs humaines, de l’honneur, mais collectif car l’honneur individuel est un leurre tant qu’alentour persistent  vice et lâcheté. L’homme ne grandit pas seul ni ne vit solitaire mais bien, normalement, avec ses parents, sa familles, ses amis, ses voisins, ses collègues … Si l’ensemble vote que l’homme peut  avoir une nature homosexuelle, par peur de se croire rétrograde, plus personne ne peut affirmer le contraire même si chacun le pense.

En ce cas, c’est l’opinion de ce qu’on croit être qui dirige alors la société, et pour qu’elle ne tombe pas en ruine, cette opinion doit correspondre avec ce que chaque homme a dans son cœur de bon, de juste et de vrai. L’erreur ‘légitime’, l’erreur répétée volontairement ou non par une majorité auto-abusée reste une erreur, une faille dans l’édifice social, une écharde dans la chair collective. Si l’homme est bon et juste individuellement, naturellement comme toute créature vivante, il doit apprendre à l’être en société. Sans morale pour bâtir sa foi, sans foi pour avancer droit malgré les obstacles, sans appui en dehors de lui-même, le fond est vite atteint, même si on met du temps à y arriver … « Errare humanum est », paraît-il.

Ainsi, contrairement à ce qu'on peut croire, le bonheur individuel dépend plus d'une société harmonieuse où tous les membres s'élèvent de concert que de la réussite d'une personne ou d'une caste dans un environnement hostile au grand nombre comme on le rencontre dans presque toutes les 'civilisations' qu'à connues l'humanité depuis ses débuts.



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