2018/01/19

La Loi Humaine




Pour commencer à évoluer dans le bon sens, globalement, et non par l’étincelle fugitive de quelques grands cœurs ici et là, l’homme se doit de respecter une Loi universelle, d’adhérer à une foi, une vision commune. Or il n’y en a qu’une : faire le Bien. Il ne s’agit pas d’amour, de droits, de théories mais de pratique, individuelle et collective, de la racine de toute vie valant d’être vécue. Comme l’oiseau chante, comme la fleur revêt ses harmonies, comme le pommier se drape chaque printemps d’un voile de mariée, l’homme est fait pour faire éclore des fleurs de bien. C’est sa nature et son rôle, sa Loi qui est celle de Dieu Lui-Même.

« Dieu examina tout ce qu'il avait fait, c'était éminemment bien. » 
Genèse 1/31

Faire le bien est le devoir et la couronne de l’homme, c’est ce qui le fait être homme. C’est en faisant le bien qu’il vit en harmonie avec sa nature prédisposée à accueillir toutes ses actions, tous ses sentiments, tous ses élans vers le bien. Faire le bien est un sentiment inné comme la prédisposition à croire en un ‘Organisateur Suprême’, en Dieu, quoi ! La force directrice de l’enfance est de vouloir que ce qu’on fait soit bien fait. Cette force est celle de la vie même.

Cependant, faire le bien n’est pas aisé à cause d’une myriade de déraisons. L’homme doit revêtir l’armure du bien car pour lui c’est une lutte, un combat contre la possibilité de faire du mal, boulevard doré ouvert sous chacun de ses pas. 

Le bien demande en effet de la part de l’homme un effort de canalisation de ses instincts à la manière dont Eugène Sue définit les ‘péchéscapitaux’. Comme tout être vivant, l’homme nait avec des ‘instruments de survie’ de deux sortes, ceux qui vont défendre son individualité, son autonomie, sa liberté et ceux qui lui permettront de communiquer, d’échanger. Les premiers sont ceux dont la nature est de protéger, de délimiter, de se renforcer comme l’orgueil, l’égoïsme, le mensonge tandis que les autres permettent l’ouverture, l’appréhension de l’autre comme le partage, la compassion, l’amitié.

La première catégorie d’outils moraux servent à l’enfant pour forger sa propre personnalité mais, arrivé à l’adolescence, au lieu de persister et de servir à dominer, à profiter, ces outils devraient être mis au service du bien qui, en tant que lutte est leur destination naturelle. Un tel comportement, expliqué et mis en scène brillamment par Eugène Sue se révèle pourtant une gageure dans l’état social ou l’homme s’est toujours trouvé, état de luttes permanentes, d’animosités épidermiques, de compétitions d’absurdités.

Ma réflexion paraît simpliste ? Vous préférez les fables d'antan ou les élucubrations sur l'avenir hein ? Mais, il n'y a que l'homme qui fasse des choses compliquées. La nature elle se contente comme moi d'être simple, quoique complexe. Entendez bien, un Boeing est compliqué, un brin d'herbe est complexe et nul homme ne créera jamais de brins d'herbe. L'homme doit descendre de son arbre ! La véritable nature humaine est d'être un Homme de Bien ... Va Bene !!!

Cette 'religion du Bien', qui d'ailleurs devrait supplanter toutes les autres, y compris les 'séculaires', ne fait partie d'aucun système et ne s'applique pas en masse mais individuellement. Ce n'est pas un slogan imposé d'un 'en-haut' mais un élan de l'âme de chaque individu. C'est une pratique à mettre en place dans tout ce que fait chacun, principalement dans ses intéractions avec les autres au fur à mesure de la vie. C'est l'antithèse de l'abhérent principe Chinois de 'Tous sous un même ciel'. Les individus n'ont pas à concourir à un 'bien commun' virtuel et tyrannique mais à créer chacun à sa mesure du bien individuel dont la multiplication conduit inévitablement au bien commun. Pour réussir à s'établir le bien individuel doit être partagé car véritablement, il faut un Peuple pour faire le Bien conséquemment et durablement.

Quand l'homme comprend que sa nature est de faire le bien, il comprend de même que le plus haut bien est le don. Donner rend heureux, donner satisfait le besoin fondamental de tout homme en justifiant son existence, en répondant à la fibre de son coeur la plus profonde. L'homme a besoin de choses simples car en lui-même, il est une créature complexe. Or les choses simples sont précisément celles qu'il évite en se persuadant qu'il sera plus que ce qu'il ne voit de lui en créant un monde compliqué. Erreur fatale, crashes à répétition !!



Pour que l'avenir recule, faut que le passé avance, m'enfin !




« — Oh ! père, père, que je suis heureuse, et comme je vous aime, toi et ma mère, de m'avoir appris à faire le bien !

M. Dauray serra sa fille sur son coeur,


— Chère enfant — lui répondit-il en l'embrassant — la semence tombait sur un terrain fécond et tu as largement profilé de nos- leçons ! Faire le bien, c'est vivre ! C'est se donner la plus grande joie qu'on puisse éprouver en ce monde ! Nous sommes plus que payés de ce que nous faisons... On nous aime !... Combien ils sont rares les gens qui peuvent, avec la certitude de ne pas se tromper, prononcer ces trois mots : on nous aime ! »
(Montepin, 3 millions de dot)




2018/01/14

Le désir d’être gouverné




Pourquoi il faut abolir les états et les gouvernements


Et les supprimer non seulement par la suppression des frontières mais par l’éradication de leur emprise idéologique, idolâtre sur les ‘citoyens’.

Le pouvoir le plus puissant d’un état, en dehors de la force armée est celui de l’administration des douanes et des impôts dont l’empire s’exerce non seulement sur les biens mais sur les personnes au travers des taxes. Or, tout est taxé, des produits aux individus. Faire partie d’un état suppose que cet état prenne en charge différents services auxquels tout ‘citoyen’ est tenu de participer moyennant espèces sonnantes, pratiquement de sa vie à sa mort.

Or, ce pouvoir absolu sur les personnes est délégué aux gouvernements par ces mêmes personnes. La simple existence d’un état, d’un gouvernement supra-local entraine un renoncement à la liberté individuelle en échange de services, protection, assistance, en fait, quels qu’ils soient, souvent d’ailleurs dégradants, inutiles ou déplorables et cependant toujours des nids de corruption et d’intermédiaires effrénés du pouvoir, des foyers d’esclavage.

 Le désir d’être gouverné est un désir de renoncement, 
une volonté d’esclavage.

Cette volonté d’esclavage est le produit d’un désir égalitaire car, si tous sont esclaves, tous mangent le même pain, le pain de servitude, celui qui accompagne les hommes depuis qu’ils sont. Ce principe fondateur de toutes les sociétés humaines acquière de nos jours une puissance phénoménale du fait de la technologie. On peut contrôler plus en dépensant moins, on peut mieux asservir, mieux rétribuer les intermédiaires, on peut déshumaniser à volonté d’autant plus que cette faculté est soutenue par son principe fondateur, par ces êtres ‘sociaux’ nommés humains.

 L’humanité est sur une pente dangereuse et ne s’en rend pas compte. Des millions d’hommes sont morts ou en train de mourir et le plus grave n’est pas le côté physique mais moral. L’homme ne sait pas ce que veut dire être homme. Là est le danger, le vrai, le grand. Et l’homme ne peut pas dire qu’il ne le sait plus car il a toujours évité de le savoir en brodant des fables et en courbant l’échine derrière un verre de rouge et une injure. Il faudrait supprimer les armes, armées, armements et passer aux régions ce qui serait facile en Europe et aux US. Redonner la terre et sa gestion aux individus, aux familles. Décentraliser à outrance non seulement le pouvoir mais la vie, ce qui est possible techniquement aujourd’hui.

Il faut redonner à la nature et à la nature humaine la priorité, ainsi qu’aux relations de communauté, supprimer les taxes et leur instrumentalisation, la taxation de faux besoins collectifs et les errements qui vont avec, corruption, virtualisation, actions incontrôlables, domination. Pour le meilleur ou pour le pire, l’homme doit se gouverner lui-même, groupes comme personnes. La Loi est dans son cœur et, s’il est une leçon de l’histoire Hébraïque, c’est celle-ci, c’est celle d’un peuple qui est sorti d’esclavage, peu importe qu’il eût dû apprendre la liberté et qu’il ait fini par vouloir un roi …



Renoncement. Et le plus grave de tous, renoncement à sa nature primordiale d’être vivant né libre de vivre. Renoncement inconcevable, unique à l’homme. Même un chien fini par mordre, un cheval par ruer. Ce renoncement est pourtant explicable en tenant compte de ce fait également le propre de l’homme : un homme adulte est tout ce qu’il n’était pas enfant. Un homme adulte renie son enfance pour les chaines dont il croit qu’elle l’a affublé. Il se croit un homme en méprisant, en ignorant, en oubliant son enfance, ce qui le rendait heureux ou triste, ce qui lui importait, ce qu’il espérait.

Non, l’homme n’est né ni pour renoncer à sa liberté, pas plus qu’un animal ‘sauvage’, ni à se renoncer lui-même dans ce qu’il a de plus cher, son identité humaine, son individualité. En déléguant son pouvoir sur lui-même à des gouvernements et leurs intermédiaires, il paie sa part du gâteau et devient partie d’un tout imaginaire. Il peut alors mener à bien, non plus ses rêves d’enfance mais ses calculs d’adolescent afin d’arriver au plus haut dans ce qu’il perçoit être le monde, la réalité. Il peut mettre un masque et s’enivrer d’illusions en marbre vert.

Un des plus grands mystères de la vie humaine est le passage de l’enfance à l’âge adulte et les conséquences qui s’ensuivent. La première est le rejet de la ‘condition d’enfant’ considérée comme une dépendance, une entrave. Après cette désolidarisation du ‘métier d’enfant’ vient l’oublie de qui on a été enfant, de ce que c’est qu’un enfant. L’enfance n’est plus considérée que comme un terrain vague où il y a des mauvaises herbes à arracher et du vide à meubler, un objet à canaliser, à dresser, à remplir de concepts d’adulte. De toutes les espèces vivantes, l’homme est la seule chez qui l’adulte ressemble si peu à l’enfant, la seule où l’enfant ne laisse pas présager de ce qu’il sera adulte.

Un enfant est un athée, pas de religions, pas de croyances, à ses yeux le monde a sa plus simple apparence, celle des faits. Un des premiers sens que développe l’enfant est celui de la justice et le comportement ‘athée’ de l’enfant lui garantit la condition indispensable de toute justice : l’absence de préjugé, de préconception, de parti pris. Le mal apparent le révolte et l’enfant cherchera l’explication, la justification de cette irrégularité du monde. Pour peu qu’il n’en trouve pas, ce n’est plus la révolte mais l’indignation, la colère et le désespoir aussi.

Car toute injustice le touche personnellement en ce qu’elle altère fondamentalement sa conception de la justice, son seul repère, son unique horizon, son plus grand bien. Si l’injustice existe, qui garantira qu’un jour il ne la subira pas, se demande t-il, ou pire, qu’il en sera coupable. Comment aller droit dans un monde où le principe fondamental, fondateur de toute existence n’est pas respecté ? Donc, voyant que le mal existe et étant persuadé qu’il n’y échappera pas, l’enfant s’exerce à être méchant … 
Comme les grands. Méchanceté prévisionnelle pourrait-on dire. Que ça fait mal quand on voit un enfant s’exercer à mentir, à médire, à violenter la vie, et parfois sa propre vie. Ce qui n’est qu’un jeu cruel de sa part fait d’autant plus mal que l’enfant n’est pas prédisposé pour faire du mal car son comportement est un reflet défensif, maladroit et symbolique du monde qui l’entoure, du monde des ‘adultes’ ou le mal est non seulement toléré mais trop souvent rétribué, encensé, adulé, légiféré, codifié.

Oui vraiment, on peut dire de l’homme adulte ce que Cooper faisait dire à Bas de Cuir de certains ‘sauvages civilisés’ : « Ils ont ajouté les vices de l’homme blanc aux travers de leur peuple ». L’adulte de même embrasse les travers de la ‘civilisation’ tout en conservant ses ‘défauts d’enfant’, égoïsme, vanité, indifférence, violence, impatience … Les défauts que l’adulte voit dans l’enfant, changement d’état qui se prépare dès l’adolescence, sont en vérité les vrais qualités de l’enfance, innocence, spontanéité, émerveillement, tendresse, grandeur des émotions, élévation des sentiments, confiance … Qu'avez-vous fait de l'enfant qui était vous-même ??

Avez-vous tenté de 'gouverner' un enfant ? Un enfant désire t-il 'être gouverné' ? Ou sont donc passées les 'gouvernantes' ? On n'attire pas les moineaux avec du gros sel ... Allons donc !!





« — Morts ! Exclama Tanneguy, et personne ne les vengera !

— Dieu a vu le coupable, mon fils, interrompit Lebras, et lui seul est juge !

— Oui, compléta l'inconnu d'un ton presque sentencieux,

 mais Dieu confie quelque fois sa justice aux mains des hommes


et nous serons des hommes, le jour où nous le voudrons. »




2018/01/04

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