Le premier est celui de Créateur des cieux et de la terre ainsi qu’il est apparu à Adam, Noé et Abraham, de même qu’Il se révèle à tous les peuples du monde qui se donnent la peine de Le chercher quels que soient les noms qu’ils Lui donnent.
L’univers est fait
pour ceux qui le peuplent comme le lit de petit ours convient si parfaitement à
Boucle d’Or. Parmi toutes les lois qui gouvernent l’immensité, la plus étonnante
est bien celle-ci qui fait correspondre si merveilleusement, si intimement le
contenant et le contenu, ce qui semble une gageure incompréhensible aux plus
grands esprits de tous les temps, ce qui est cependant un fait accompli dont
nul ne saurait douter sans s’exclure par là même de toute raison, de toute
sérénité, de tout bon sens.
Dieu en tant que Créateur n’est pas seulement en ce sens un
Artiste incomparable mais un Père qui en sus de donner la vie lui procure les
moyens de s’épanouir, de se perfectionner, de s’affiner. Qui aurait dit, s’il
avait pu exister il y a quelques milliards d’années en ne voyant alentours que
de la matière en fusion, des chocs titanesques, des forces grandioses que ces
éléments en folie accoucheraient de papillons, de pétales de roses et de
sentiments d’amour et de tendresse ?
Toutes les merveilles du monde que nous avons l’habitude de
contempler comme naturelles, auxquelles nous sommes si habituées que nous les
considérons comme notre bien, dont nous faisons commerce, dont nous usons et
abusons trop souvent sont le résultat d’une évolution si précise des composants
originaux qu’il aurait suffi au début de la marche du monde d’une différence de
combinaison des éléments primitifs d’un milliard de milliardième, et moins encore,
pour que l’univers ne soit qu’un amas de matière morte, qu’une expansion menant
au vide total ou une contraction le faisant redevenir un néant plus vite qu’il
n’était né.
Les débuts de l’univers qu’on a tendance à considérer comme
un chaos n’en ont jamais été un. L’ordre ne peut sortir du désordre,
contrairement au moto illuminati mais bien d’un arrangement préconçu des
éléments, et ce d’une manière si parfaite que seule une volonté toute puissante
a pu présider à ce tour de force inimaginable.
Loin de moi de faire ici un exposé de Créationnisme car je
suis loin de considérer que le melon est destiné de par son apparence à être
mangé en famille. Cependant, on ne peut s’empêcher de voir dans la précision
incommensurable des composants de la création et de la finesse non moins
extraordinaire de son aboutissement un sens, un but, une raison, mais bien
présomptueux celui qui oserait en donner une explication absolue.
Ce que, par contre, nous sommes en droit de tenter de
comprendre et d’expliquer est que la perfection qui a présidé à l’origine ne
peut que faire supposer un but plus parfait encore, et que la compréhension que
l’homme a de ce fait le rend à même d’y participer et plus encore, le met en
devoir d’y contribuer à sa mesure, devoir d’autant plus impératif que l’homme
parmi tous les chefs-d'œuvre du monde est le seul qui doit y trouver sa place
par sa propre volonté, par nécessité, n’étant pas programmé pour remplir à son
insu un maillon de la chaîne naturelle des éléments.
Dans ce but, l’humanité n’est pas orpheline et elle peut
compter sur des exemples qui, pour lui apparaître comme secondaires, n’en sont
pas moins excellents et fondamentaux, exemples de la nature qui met en œuvre
des lois dont la beauté, la précision et la richesse sont une source profonde
d’enseignements. C’est en comprenant ces lois et en les acceptant que l’homme
peut participer de son plein gré à l’œuvre de la création et accéder ainsi
librement parce que volontairement à la connaissance de Dieu.
Cependant, Dieu n’a pas voulu rester caché derrière Sa
création et, tout en donnant à l’humanité un moyen naturel de Le trouver, Il a
voulu Se faire connaître au milieu des hommes et donner en quelque sorte Son
approbation à la recherche de Son existence en éduquant un peuple par des lois
plus précises et par des enseignements plus directs que ceux que le genre
humain peut découvrir au travers de sa création et par sa seule conscience.
Nul n’est le père de tous sans vouloir être le père de
chacun et, comme il faut bien commencer par un seul, Dieu a donc décidé de Se
faire connaître à telle époque et en tel lieu qui conviendrait à la
compréhension de Son entreprise afin qu’elle puisse naître, exister et se
développer dans les meilleures conditions possibles même si la suite de ce projet
peut paraître avoir échoué ainsi que nous le verrons.
Le second visage de Dieu est donc une suite
d’enseignements dans Sa relation avec un peuple qu’Il s’est choisi et à qui Il
a dévoilé des lois pour que l’exemple de ce peuple devienne la preuve de Son existence,
de Sa réalité et de la relation qu’Il espère entreprendre avec Sa création et
Ses créatures. Mais pourquoi Dieu avait-il besoin de mettre l’homme ‘dans Son
camp’ ?
Hors ça, si Dieu est parfait, l’univers n’est que presque
parfait. L’équilibre entre les forces d’union et de séparation est instable et
il ne fait pas de doute que la pente, quoiqu’ infime et suffisamment temporisée
pour que la vie ait pu naître et se développer telle que nous la connaissons,
que cette pente ne tende vers l’expansion qui, au cours des prochains milliards
d’années, entrainera le tout dans l’obscurité du néant.
La perfection n’est pas dans la création à proprement parler
mais dans la part de cette création qui, en ayant conscience de cette recherche
suprême, de ce but ultime, la perfection
réside dans ceux qui seront capable de prendre à leur compte cette mission
initiée par le Créateur, les êtres humains.
L’homme est le seul être imparfait de toutes les créatures
justement parce que c’est à lui de saisir cette occasion de participer au but
de la création, de perfectionner l’œuvre de Dieu, avec Son appui certes, mais
de son propre chef. Or, comment perfectionner un monde qui est presque
parfait ?
Et puis, n’est-il pas bien présomptueux de penser que
l’homme imparfait puisse aider Dieu à perfectionner le monde ? La
perfection est une gageure, à notre humble niveau. Comme beaucoup de choses,
comme Dieu même, elle n’existe que si on la cherche. Et c’est véritablement ce
caractère subjectif, quoiqu’il donne lieu à une réalité palpable dans ses
résultats, qui fait de ce mythe une réalité plus réelle que la réalité même.
L’homme peut se satisfaire de la vie telle qu’elle est, ni bonne ni mauvaise,
mais il peut aussi vouloir, et c’est là la clef de ses espérances les plus folles,
vouloir dépasser l’apparence limitée et répétitive de son milieu, de sa nature.
La perfection n’existe que tant qu’on la cherche et ce, bien
qu’on ne puisse prétendre y arriver jamais. A force de la désirer, de chercher
à comprendre ses voies, de tenter de deviner son mode d’emploi, on arrive à
marcher dans les pas de Dieu, à ‘devenir parfait comme Dieu est parfait’. Dans
cette quête sans cesse renouvelée, aucune pratique ne surpasse une autre, aucun
moyen n’est un sésame supérieur à un autre sinon de vouloir en toute honnêteté
s’y attacher corps et âme. Action et recueillement, gentillesse et sévérité, il
ne s’agit que de connaître le but et d’y conformer ses moyens, lentement mais
surement, sans éclat mais sans faille.
Il va de soi que cette route n’est pas un chemin balisé et
que chacun doit être à même de la suivre selon ses propres capacités mais en
tenant compte de principes établis et c’est là qu’intervient la révélation que
Dieu a désiré nous faire connaître en établissant une relation avec une partie
de l’humanité afin de fournir une base certaine à ceux qui auraient pu devenir
les guides de l’humanité dans sa recherche de la perfection. Car, si l’homme
peut déduire de la nature un grand nombre de préceptes afin de se guider dans
la vie, ceux-ci sont insuffisants pour dépasser un certain niveau de sagesse et
réaliser pleinement les possibilités de la nature humaine, individuellement ET collectivement.
Reprenant cet exposé où nous l’avons commencé, Dieu est
accessible à tous de par la grandeur de la création. Seulement, Il est peu d’hommes
sur terre qui ont reconnu l’unité de la nature divine, et la majorité ont la
mauvaise habitude de préférer les œuvres à l’Ouvrier. Que l’on parle des
Egyptiens à l’époque des pyramides, des Grecs qu’ils ont influencés de façons
plus apparente mais peut-être moins profonde que les Hindous, des Romains, des
Celtes, des Chrétiens, des Chinois et de tous les peuples de la terre, en fait,
y compris ceux qui ont probablement précédés ceux que je viens de citer et qui
n’ont laissé que des légendes et, ou des monuments colossaux, des statues de l’Ile de Pâques à celles de Gobekli
Tepe (Turquie), du Sphinx pré-pharaonique aux blocs de Baalbek, entre autres, il
faut bien se rendre à l’évidence que le Panthéon des dieux est plus fourni que
le catalogue de Toy’s rUs.
Et même les religions soi-disant monothéistes regorgent de
saints et savants, de légendes et de sectes ce qui tend bien à prouver que l’homme
préfère réserver son capital de croyance à une multitude de petits éléments
plutôt qu’à se donner tout entier à un grand qui serait probablement moins
conciliant, moins accommodant à tous les travers dont il ne semble pas pouvoir
se passer. Diviser ses propres croyances pour mieux rester son maître, c’est
tout simplement fermer la porte à sa conscience afin de conserver le pouvoir de
discréditer telle morale qu’on jugerait par trop néfaste à ses petits intérêts …
l’homme préfère rester un enfant quand ça l’arrange de ne pas vouloir être
responsable, de ne pas avoir de comptes à rendre à Celui qui aurait le droit de
lui en demander. Dans une affaire commerciale, mieux vaut s’adresser au patron
qu’à son employé, mais dans une affaire de conscience, mieux vaut avoir recours
au soleil ou à la lune, au dragon ou à la fée qu’à un vrai Dieu car, on risque
moins de se trouver laid dans le miroir ou on peut toujours dire : « Ah !
Je ne savais pas !! ».
A ce compte, le meilleur exemple est sans conteste celui des
Hébreux du temps de Josué qui, n’ayant plus Moise qu’ils considéraient comme un
roi, c’est-à-dire leur intermédiaire entre Dieu et leurs fautes voulurent un
roi, un vrai, pour la ‘bonne’ raison qu’ils ne se souciaient pas de se faire
réprimander pour leurs fautes directement par Dieu, et par la bouche des
Prophètes. Mais, ayant obtenu de Dieu, non sans avertissements, réprimandes et désolation
un chapelet de rois, les prophètes sont cependant restés parce que, le roi étant
le représentant du peuple, le peuple ne se représentant plus lui-même, le roi
donc ne pouvait pas être en même temps le représentant de Dieu, il y aurait eu
conflit d’intérêts. Le peuple Juif en attribuant la royauté à un monarque l’a fait
perdre à Dieu Lui-Même et l’expérience sans exemple qui devait résulter de l’entrée
des Juifs en Israël a tourné court de façon on ne peut moins dramatique. Le
peuple s’est divisé, s’est exilé et a fini par disparaître tout à fait.
Cependant, il a subsisté quelques traditions, quelques noms
de familles et malgré le détournement de la loi de Moïse au profit des rabbins,
des prêtres à l’époque, le peuple juif a conservé la conscience de son origine
si ce n’est celle de sa destinée qui aurait dû être celle d’un peuple libre se conformant en tous
points aux principes fondamentaux de la Torah qui, en deux mots, enseignent l’unicité
de Dieu comme Créateur et comme Principe de vie par le refus de l’esclavage, du
profit, de la débauche, de l’orgueil ainsi que du devoir de respect de la
nature, de la famille, de la pudeur et de bien d’autres petites choses oubliées
avant même d’avoir été comprises ou pratiquées.
Dommage. Mais, sait-on jamais ce que l’homme est capable d’inventer ?
Un jour peut-être se glorifiera t-il d’avoir (re)trouvé toutes ces lois par
lui-même ? Car, après tout, la moindre des petites lois du Deutéronome
vaut infiniment mieux que le million de commentaires qui ont été faits dessus,
n’est-ce pas ?? Et ce pour la bonne raison que les lois originales nous
donnent des devoirs alors que les commentaires nous donnent des droits, or, qu’est-ce
qu’on peut être heureux quand on a fait son devoir alors qu’on est bien
orgueilleux d’avoir des droits, mais c’est une autre histoire – dont j’ai parlé
un peu précédemment d’ailleurs.
(A SUIVRE)
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