2017/04/02

L'homme 'Enculturé'




L’homme est beaucoup plus ce que la culture le fait devenir que ce que la nature l’a créé pour être. Ainsi, quand on rencontre un autre que soi, on croit avoir affaire à un de ses semblables alors que c’est un étranger. Proche en apparence, lointain en réalité. Lointain dans l’orgueil de la place que chacun croit détenir après s’être longtemps formé aux labyrinthes sociaux-culturels en cours. Lointain par les méandres dont chaque homme a torturé son esprit pour devenir un être unique, original dans une société de clones … illusion !

L’homme est unique par nature. La culture uniformise, qu’on la prenne par la grande porte ou à rebrousse-poil. La culture endeuille les instincts et l’homme ‘enculturé’ devient un étranger non seulement aux autres mais à lui-même. N’étant plus un homme mais un personnage, il se croit obligé d’être aussi un roi, un chef, un apôtre, un sbire, un capo, un tyran, un guerrier, un bourgeois, un propriétaire, enfin, un rouage du système dont il s’est fait le chantre. Le théâtre est au coin du trottoir. L’illustre Molière a pris ses modèles autour de lui.

Quand vous croyez avoir devant vous un individu avec du cœur, du raisonnement, de la droiture … vous n’avez que l’image de ce qu’il pourrait être car les hommes sont des machines à servir leur identité culturelle, des robots qui défendent la société nourricière contre leur propre nature, et la vôtre, envers et contre tout. Ces individus défendent par exemple le lait en poudre contre l’allaitement, les riches contre les pauvres, soient-ils pauvres eux-mêmes car leur propre image est sur la boite et non dans leur peau. Vous avez dit Zombie ?

Ces hommes n’ont pas d’histoire car leur propre histoire est celle du groupe, de la caste, du gouvernement, du journal de vingt heures. Leur existence est une appropriation de principes collectifs, d’étiquettes culturelles, de réflexes stéréotypés afin de représenter un type connu, une image légitimée de la représentation sociale, un Harpagon ou un Alceste, un Don Juan ou un Schwarzenegger, bref, un costume, un masque, un rôle, bon ou mauvais, peu importe. L’important est de figurer, de faire figure dans le drame social afin de voir dans le miroir un type, une pose, un personnage, une valeur, une vanité des vanités, un veau d’or.

Une autre conséquence de l’enculturation, pas si bof ce néologisme quoique probablement déjà décoré en œuf de pâques, c’est que l’homme perd définitivement son état de nature, par choix, et de fait, tout ce qui le lie malgré lui à la nature devient une charge pour sa prétendue royauté. Non que je me réclame de Rousseau mais au contraire, la nature bien apprise doit être pour l’homme le point de départ de sa société. Que nous apprend  la nature ? Déjà, que les plus belles choses sont souvent les plus fragiles, les plus éphémères, un papillon, un pétale, un sourire, et que la patience, la délicatesse, la précision, le courage sont des vertus naturelles, comme la joie, l’amour, la gentillesse … La vie.


Non, ce n’est pas la société qui fait l’homme mais l’homme qui doit faire la société à son image, naturelle !! L’héritage à léguer ne consiste pas en diamants,  en lois, en règlements, en traditions, en terrains, en chaines, fussent-elles d’or, mais en valeur humaine, en loyauté, en tendresse, en douceur, en noblesse, en honnêteté. Le terreau à ensemencer est celui de l’homme naturel, non celui de l’esclave social. Les oranges ne mentent pas. Un pépin d’orange donne un oranger. Une graine d’homme doit donner un homme, pas un serviteur de lois, un amasseur de matière, un répétiteur de ‘bonnes leçons’, un automate passant sa vie à courir après la médaille du meilleur robot. Prisonnier de son héritage culturel et séparé de la nature par vanité de se croire supérieur à elle, l’homme est devenu un étranger à sa propre nature … humaine. Notez, ce n’est pas que la culture soit mauvaise en soi, mais elle doit avoir de bonnes racines sous peine d’être ce qu’elle a toujours été, un doux poison.


Il est si facile de faire le mal … Il est si facile d’être ce qu’on n’est pas !
Le mal attire parce qu’il singe la vie, qu’il prétend être la vie


(nb: L’homme vulgaire a deux désirs : s’établir et gérer son bien, c’est-à-dire, avoir une maison ou un commerce, et des serviteurs dont le premier est sa femme. Car, ce qui importe le plus au monde à cet individu le plus représenté de l’espèce humaine, c’est d’avoir des habitudes. On n’est vraiment soi-même que si l’on a des habitudes, ce qui n’est pas faux en soi si celles-ci sont bonnes mais, les habitudes de l’homme vulgaire, riche ou non d’ailleurs, haut placé ou non, ces habitudes qui sont celles des Princes, et bien ce sont tout simplement des habitudes de plomberie dorée, métaphoriquement parlant. Or, on ne peut avoir de ces ‘saines’ habitudes que si on est propriétaire, et à son aise. En effet, il n’y a que l’habitude qui entraine sans coup férir la sécurité et la satiété et, tout le monde le sait, le bonheur est un Bouddha. Savoir qu’on pourra faire demain ce qu’on a fait aujourd’hui … Quel rêve !


Alors, laissez-moi vous dire ce que c'est que l'Habitude. L'Habitude émousse les émotions, l'Habitude écarte les surprises, l'habitude endort, enterre même, c'est le psychotrope le plus puissant de la création. Lisez-donc ce petit extrait de Ponson du Terrail:


"Tandis qu'on transportait, ce même matin-là, le citoyen Paul évanoui dans l'officine d'un apothicaire du voisinage, le père Bibi s'était prudemment esquivé, après qu'un bourgeois de son quartier, lui frappant sur l'épaule, lui eut dit avec un sourire moqueur : « Farceur ! Vous nous direz encore que vous n'êtes pas de la police! »

La foudre tombant sur sa tête, un abîme s'ouvrant sous ses pas, eussent moins terrifié le citoyen Bibi que ces simples paroles. Quoi ! Depuis vingt ans cet homme, un des plus habiles limiers de la police, était parvenu à se faire une réputation de bourgeois inoffensif. Quoi ! La rue Montorgueil, celle du Petit-Carreau et toutes les rues avoisinantes étaient persuadées que Bibi pleurait encore la boulangère et  un homme viendrait qui dirait : « Celui que vous preniez pour un honnête et paisible rentier, n'est qu'un vil délateur, un espion infâme qui livre les femmes et les filles à l'échafaud ! »

Bibi se disait tout cela en courant à toutes jambes dans la direction des Halles. Certes, il ne songeait plus ni à son ami le citoyen Paul, ni à la fille de ce dernier, victime de sa maladresse et qui allait périr, ni aux moyens de la sauver. Non, Bibi ne songeait plus qu'à lui-même. Il se voyait hué, chassé, massacré peut-être par une foule furieuse. Adieu sa partie de dominos, et son café de petits rentiers, et son restaurant modeste où il dînait si bien pour une livre dix sols, et son petit appartement dans lequel il avait passé vingt ans !

C'est chose bizarre que les coquins tiennent si fort à la considération. On eût nommé Bibi chef de la police secrète qu'il n'eût pas accepté. Bibi voulait bien être de la police, mais il tenait à sa petite réputation."


"L'homme est toujours plus flatté de posséder un talent qu'une simple qualité morale"
Ponson du Terrail




MANIFESTE POUR UN MONDE MEILLEUR

Je suis un Communiste …

Communiste avec pour étymologie commune et non commun, le mot commune désignant une assemblée locale de familles constituée en village autonome et indépendant.

La gestion de la société doit se faire à l’échelon local, communal 
et s’étendre régionalement au besoin.



En vrac …

1.       Supprimer les états, les gouvernements, les partis politiques, les organisations nationales et supranationales

2.       Supprimer les armées et les armes

3.       Abolir le profit du à l’argent

4.       Etablir la commune comme base et fin du regroupement des populations

5.       Créer des régions pour l’entretien et le développement des infrastructures  (transports, hôpitaux, patrimoine, éducation, énergie, télécommunications, recherche scientifique …)

6.       Limitation de la propriété foncière selon les besoins considérant que chaque famille doit pouvoir disposer d’une parcelle de terrain pour y établir son habitation et ses activités

7.       Dévalorisation considérable de la valeur des biens de consommation afin de créer une monnaie universelle fondée sur la valeur du travail horaire sans distinction de métiers

8.       Transformer l’éducation de fond en comble (programmes, horaires, séparation h/f partielle), supprimer son obligation de manière à redonner leur autorité et leur responsabilité aux familles ainsi que le désir de réussir conformément à leurs aspirations aux enfants

9.       Démantèlement des agglomérations urbaines et création d’une multitude de villages

10.   Réduction drastique des transports d’hommes, de marchandises et d’argent liés aux besoins dus au développement technologique et aux impératifs de production et de distribution du capitalisme et de l’enrichissement des sociétés industrielles et commerciales au capital valorisé.

11.   Fourniture de technologie et de formation aux « pays nécessiteux », machines, énergie et savoir-faire (formation données dans les « pays riches » et complétée sur place, usines et infrastructure à créer dans les « pays pauvres » en coopération avec les « pays riches »)

12.   La nouvelle monnaie basée sur une unité de temps de travail ne sera pas valorisée par de l’argent mais par des comptes de crédit/débit

13.   Justice et police doivent être uniquement locales tout en ayant la possibilité de coordonner leurs actions avec d’autres communes concernées

14.   Recréer des emplois et des formations délaissés par le progrès technologique

15.   Substituer à la médecine chimique une médecine naturelle et préventive basée sur les produits naturels

16.   Enseigner aux enfants dès leur plus jeune âge, en collaboration avec les familles les règles de vie saine en hygiène, alimentation, exercice physique, soleil, principes médicaux de base …

17.   Chaque commune ayant un excédent budgétaire le tiendra à la disposition d’autres communes présentant un déficit avec une gestion régionale et en sus un dispositif d’aide inter-régional

18.    …


"Tout homme, convenais-je, doit se créer sans doute un caractère par l'éducation ; mais il faut qu'il en pose les bases sur celui que lui a donné la nature."
Las Cases, Mémorial de Ste Hélène



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