L’homme est beaucoup plus ce que la culture le fait devenir
que ce que la nature l’a créé pour être. Ainsi, quand on rencontre un autre que
soi, on croit avoir affaire à un de ses semblables alors que c’est un étranger.
Proche en apparence, lointain en réalité. Lointain dans l’orgueil de la place
que chacun croit détenir après s’être longtemps formé aux labyrinthes sociaux-culturels
en cours. Lointain par les méandres dont chaque homme a torturé son esprit pour
devenir un être unique, original dans une société de clones … illusion !
L’homme est unique par nature. La culture uniformise, qu’on
la prenne par la grande porte ou à rebrousse-poil. La culture endeuille les
instincts et l’homme ‘enculturé’ devient un étranger non seulement aux autres
mais à lui-même. N’étant plus un homme mais un personnage, il se croit obligé
d’être aussi un roi, un chef, un apôtre, un sbire, un capo, un tyran, un
guerrier, un bourgeois, un propriétaire, enfin, un rouage du système dont il
s’est fait le chantre. Le théâtre est au coin du trottoir. L’illustre Molière a
pris ses modèles autour de lui.
Quand vous croyez avoir devant vous un individu avec du
cœur, du raisonnement, de la droiture … vous n’avez que l’image de ce qu’il
pourrait être car les hommes sont des machines à servir leur identité
culturelle, des robots qui défendent la société nourricière contre leur propre
nature, et la vôtre, envers et contre tout. Ces individus défendent par exemple
le lait en poudre contre l’allaitement, les riches contre les pauvres,
soient-ils pauvres eux-mêmes car leur propre image est sur la boite et non dans
leur peau. Vous avez dit Zombie ?
Ces hommes n’ont pas d’histoire car leur propre histoire est
celle du groupe, de la caste, du gouvernement, du journal de vingt heures. Leur
existence est une appropriation de principes collectifs, d’étiquettes
culturelles, de réflexes stéréotypés afin de représenter un type connu, une
image légitimée de la représentation sociale, un Harpagon ou un Alceste, un Don
Juan ou un Schwarzenegger, bref, un costume, un masque, un rôle, bon ou
mauvais, peu importe. L’important est de figurer, de faire figure dans le drame
social afin de voir dans le miroir un type, une pose, un personnage, une
valeur, une vanité des vanités, un veau d’or.
Une autre conséquence de l’enculturation, pas si bof ce
néologisme quoique probablement déjà décoré en œuf de pâques, c’est que l’homme
perd définitivement son état de nature, par choix, et de fait, tout ce qui le
lie malgré lui à la nature devient une charge pour sa prétendue royauté. Non
que je me réclame de Rousseau mais au contraire, la nature bien apprise doit
être pour l’homme le point de départ de sa société. Que nous apprend la nature ? Déjà, que les plus belles
choses sont souvent les plus fragiles, les plus éphémères, un papillon, un
pétale, un sourire, et que la patience, la délicatesse, la précision, le
courage sont des vertus naturelles, comme la joie, l’amour, la gentillesse … La
vie.
Non, ce n’est pas la société qui fait l’homme mais l’homme
qui doit faire la société à son image, naturelle !! L’héritage à léguer ne
consiste pas en diamants, en lois, en règlements,
en traditions, en terrains, en chaines, fussent-elles d’or, mais en valeur
humaine, en loyauté, en tendresse, en douceur, en noblesse, en honnêteté. Le
terreau à ensemencer est celui de l’homme naturel, non celui de l’esclave
social. Les oranges ne mentent pas. Un pépin d’orange donne un oranger. Une
graine d’homme doit donner un homme, pas un serviteur de lois, un amasseur de
matière, un répétiteur de ‘bonnes leçons’, un automate passant sa vie à courir
après la médaille du meilleur robot. Prisonnier de son héritage culturel et
séparé de la nature par vanité de se croire supérieur à elle, l’homme est
devenu un étranger à sa propre nature … humaine. Notez, ce n’est pas que la
culture soit mauvaise en soi, mais elle doit avoir de bonnes racines sous peine
d’être ce qu’elle a toujours été, un doux poison.
Il est si facile
de faire le mal … Il est si facile d’être ce qu’on n’est pas !
Le
mal attire parce qu’il singe la vie, qu’il prétend être la vie
(nb: L’homme vulgaire a deux désirs : s’établir et gérer son
bien, c’est-à-dire, avoir une maison ou un commerce, et des serviteurs dont le
premier est sa femme. Car, ce qui importe le plus au monde à cet individu le
plus représenté de l’espèce humaine, c’est d’avoir des habitudes. On n’est vraiment
soi-même que si l’on a des habitudes, ce qui n’est pas faux en soi si celles-ci
sont bonnes mais, les habitudes de l’homme vulgaire, riche ou non d’ailleurs,
haut placé ou non, ces habitudes qui sont celles des Princes, et bien ce sont
tout simplement des habitudes de plomberie dorée, métaphoriquement parlant. Or,
on ne peut avoir de ces ‘saines’ habitudes que si on est propriétaire, et à son
aise. En effet, il n’y a que l’habitude qui entraine sans coup férir la
sécurité et la satiété et, tout le monde le sait, le bonheur est un Bouddha. Savoir qu’on pourra faire demain ce qu’on a fait aujourd’hui
… Quel rêve !
Alors, laissez-moi vous dire ce que c'est que l'Habitude. L'Habitude émousse les émotions, l'Habitude écarte les surprises, l'habitude endort, enterre même, c'est le psychotrope le plus puissant de la création. Lisez-donc ce petit extrait de Ponson du Terrail:
"Tandis qu'on transportait, ce même matin-là, le citoyen Paul évanoui dans l'officine d'un apothicaire du voisinage, le père Bibi s'était prudemment esquivé, après qu'un bourgeois de son quartier, lui frappant sur l'épaule, lui eut dit avec un sourire moqueur : « Farceur ! Vous nous direz encore que vous n'êtes pas de la police! »
Alors, laissez-moi vous dire ce que c'est que l'Habitude. L'Habitude émousse les émotions, l'Habitude écarte les surprises, l'habitude endort, enterre même, c'est le psychotrope le plus puissant de la création. Lisez-donc ce petit extrait de Ponson du Terrail:
"Tandis qu'on transportait, ce même matin-là, le citoyen Paul évanoui dans l'officine d'un apothicaire du voisinage, le père Bibi s'était prudemment esquivé, après qu'un bourgeois de son quartier, lui frappant sur l'épaule, lui eut dit avec un sourire moqueur : « Farceur ! Vous nous direz encore que vous n'êtes pas de la police! »
La foudre tombant sur sa tête, un abîme s'ouvrant sous ses
pas, eussent moins terrifié le citoyen Bibi que ces simples paroles. Quoi ! Depuis
vingt ans cet homme, un des plus habiles limiers de la police, était parvenu à
se faire une réputation de bourgeois inoffensif. Quoi ! La rue Montorgueil,
celle du Petit-Carreau et toutes les rues avoisinantes étaient persuadées que Bibi
pleurait encore la boulangère et un homme
viendrait qui dirait : « Celui que vous preniez pour un honnête et
paisible rentier, n'est qu'un vil délateur, un espion infâme qui livre les
femmes et les filles à l'échafaud ! »
Bibi se disait tout cela en courant à toutes jambes dans la
direction des Halles. Certes, il ne songeait plus ni à son ami le citoyen Paul,
ni à la fille de ce dernier, victime de sa maladresse et qui allait périr, ni
aux moyens de la sauver. Non, Bibi ne songeait plus qu'à lui-même. Il se voyait
hué, chassé, massacré peut-être par une foule furieuse. Adieu sa partie de
dominos, et son café de petits rentiers, et son restaurant modeste où il dînait
si bien pour une livre dix sols, et son petit appartement dans lequel il avait
passé vingt ans !
C'est chose bizarre que les coquins tiennent si fort à la
considération. On eût nommé Bibi chef de la police secrète qu'il n'eût pas
accepté. Bibi voulait bien être de la police, mais il tenait à sa petite
réputation."
"L'homme est toujours plus flatté de posséder un talent qu'une simple qualité morale"
Ponson du Terrail
MANIFESTE POUR UN MONDE MEILLEUR
Je suis un Communiste
…
Communiste avec pour
étymologie commune et non commun, le mot commune désignant une assemblée locale
de familles constituée en village autonome et indépendant.
La gestion de la
société doit se faire à l’échelon local, communal
et
s’étendre régionalement au besoin.
En vrac …
1.
Supprimer les états, les
gouvernements, les partis politiques, les organisations nationales et
supranationales
2.
Supprimer les armées et les
armes
3.
Abolir le profit du à
l’argent
4.
Etablir la commune comme
base et fin du regroupement des populations
5.
Créer des régions pour
l’entretien et le développement des infrastructures (transports, hôpitaux, patrimoine, éducation,
énergie, télécommunications, recherche scientifique …)
6.
Limitation de la propriété
foncière selon les besoins considérant que chaque famille doit pouvoir disposer
d’une parcelle de terrain pour y établir son habitation et ses activités
7.
Dévalorisation considérable
de la valeur des biens de consommation afin de créer une monnaie universelle
fondée sur la valeur du travail horaire sans distinction de métiers
8.
Transformer l’éducation de
fond en comble (programmes, horaires, séparation h/f partielle), supprimer son obligation
de manière à redonner leur autorité et leur responsabilité aux familles ainsi
que le désir de réussir conformément à leurs aspirations aux enfants
9.
Démantèlement des
agglomérations urbaines et création d’une multitude de villages
10.
Réduction drastique des
transports d’hommes, de marchandises et d’argent liés aux besoins dus au
développement technologique et aux impératifs de production et de distribution
du capitalisme et de l’enrichissement des sociétés industrielles et
commerciales au capital valorisé.
11.
Fourniture de technologie
et de formation aux « pays nécessiteux », machines, énergie et
savoir-faire (formation données dans les « pays riches » et complétée
sur place, usines et infrastructure à créer dans les « pays pauvres »
en coopération avec les « pays riches »)
12.
La nouvelle monnaie basée
sur une unité de temps de travail ne sera pas valorisée par de l’argent mais
par des comptes de crédit/débit
13.
Justice et police doivent
être uniquement locales tout en ayant la possibilité de coordonner leurs
actions avec d’autres communes concernées
14.
Recréer des emplois et des
formations délaissés par le progrès technologique
15.
Substituer à la médecine
chimique une médecine naturelle et préventive basée sur les produits naturels
16.
Enseigner aux enfants dès
leur plus jeune âge, en collaboration avec les familles les règles de vie saine
en hygiène, alimentation, exercice physique, soleil, principes médicaux de base
…
17.
Chaque commune ayant un
excédent budgétaire le tiendra à la disposition d’autres communes présentant un
déficit avec une gestion régionale et en sus un dispositif d’aide
inter-régional
18.
…
"Tout homme, convenais-je,
doit se créer sans doute un caractère par l'éducation ; mais il faut qu'il en
pose les bases sur celui que lui a donné la nature."
Las Cases, Mémorial de Ste Hélène
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