La vie est un miracle. Le passage de la matière inerte à la ‘matière
vivante’ reste inexpliqué. La ‘matière animée’ est-elle toujours de la matière ?
Non, certes puisque la vie se compte en unités, en identités, en individualités
alors que la matière n’est qu’amas de particules. La matière est toute
puissante mais, bien que ses bouleversements aient plusieurs fois déjà anéantit la vie sur terre, celle-ci est
réapparue. La vie est un défi à la force la plus puissante de l’univers, celle
qui fait tourner les galaxies, la force de gravité*. Plantez une graine, elle
va monter le plus droit possible.
(C’est aussi la force de gravité qui fait tourner autour du
pot, à la mode de chez nous …)
La vie qui se sait vivre – la conscience, est-ce un autre
miracle ou une lapalissade ?
L’univers sans la vie n’existerait pas car il n’aurait pas
de but étant un espace mort. A partir du moment où il y a un univers, la vie
doit advenir.
Cependant, la vie est une antithèse de la mort, et donc de
la matière même dont elle est sortie. La vie ne devrait pas être. Comment
concilier un volcan et un papillon ? Or, la vie est. A côté du volcan, sur
le volcan, dans le volcan même. Et quand celui-ci explose, la vie disparait. Un
temps. Mais aucun événement matériel ne saurait l’arrêter. C’est la matière qui
disparaitrait si la vie se retirait d’elle.
La vie sort de la matière, elle est dans la matière,
dirait-on, mais c’est l’inverse. La vie se sert de la matière pour apparaître,
non pour être. La ‘vie matérielle’ est une apparition de la Vie, une apparition
conjecturée à une époque, un environnement, un exemple limité et temporaire de
ce que doit être la Vie, celle qui est illimitée car non actualisée
matériellement, organiquement. La vie est un rythme et une mélodie imparfaitement
reproduits dans l’univers.
La matière a la flèche du temps, horizontale, la vie a celle
du bien, verticale. La vie va vers plus de compréhension, plus de conscience,
la vie au fur et à mesure de son avancée crée des liens, une histoire, un
univers qui contient l’univers matériel et le dépasse infiniment ce qui
explique que l’univers matériel soit infini lui-même et en expansion indéfinie.
L'avancée de la vie n'est pas prête de s'arrêter, et elle se fait, se fera avec ou sans l'homme ...
L'avancée de la vie n'est pas prête de s'arrêter, et elle se fait, se fera avec ou sans l'homme ...
Mais, gardez-vous bien de l'adorer, la vie !
"Ce n'est pas l'âme qui quitte le corps,
c'est le corps qui quitte l'âme"
Chaque créature vivante représente la vie. La vie qui est en
elle, qui est son essence lui impose son but, son seul but : vivre, vivre
et transmettre la vie. Ce but est la cause suprême de chaque existence, son
moteur, son idée. C’est cette idée qui imprime une force, une identité, une
unité à la créature vivante. Que cette idée vienne à disparaître, la vie
cesse avec elle.
On ne vit pas parce qu’on nourrit son corps mais on nourrit
son corps parce qu’on vit et que le fait de nourrir ‘la bête’ est une conséquence
du principe de vie, principe absolu s’il en est. Ce n’est pas la matière qui
fait la vie, c’est la vie qui fait la matière ou, autrement dit et
contrairement aux apparences les plus ‘scientifiques’, la vie n’est pas née de
la matière mais c’est elle, la matière, qui est née de cette vie qui lui
préexiste et lui succède.
Vivre ! Ce but de toute créature est tout puissant.
Quels que soient les actes de l’individu, aussi contraires à ce but
puissent-ils paraître, crime, meurtre, suicide, ils sont tous motivés par l’impérieuse
volonté de vivre. Rien n’existe en dehors de l’idée de la vie qui anime les
corps et les esprits quoi qu’ils veuillent et fassent de contraire à cette loi
universelle et intemporelle. Seulement, celui qui s’élève de concert avec le
sentiment de vie non seulement progresse et fructifie alors que ceux qui
marchent dans les voies de la mort s’abaissent et disparaissent.
Lumière ou ténèbres, éternité ou néant, tel est le choix pour
l’homme qui a la liberté de choisir … la vie car, la liberté, la seule est de
choisir la vie. On ne choisit pas la mort, on la subit.
« Ah! — reprit Salaûn, — sans cette foi profonde au progrès
irrésistible de l'humanité, progrès aussi évident que la lumière, que serait donc
l'homme ? Le jouet du hasard, une aveugle créature destinée à se consumer en
efforts impuissants au milieu des ténèbres éternelles ! ... Non, non, tu n'as
pas voulu cela, Dieu juste, tu as assigné un but sublime à la créature; son libre
arbitre choisit la voie, lente ou prompte, facile ou laborieuse, pacifique ou
sanglante; mais la volonté souveraine doit s'accomplir et s'accomplit ... »
Eugène Sue, Les
mystères du peuple
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