Les peuples qui
composent l’humanité ne sont pas identiques. Chacun a sa façon d’appréhender
l’homme et le monde, de créer sa culture. Or aujourd’hui que la culture est
mondiale, si on excepte les pratiques traditionnelles et locales pour se
concentrer sur le monde des idées, l’image de la société que se font un
Américain du nord, in Indonésien ou un Brésilien n’a plus que peu de
différences.
D’autre part,
cette image s’est réduit d’un éventail local divers et riche à un ensemble de
‘mèmes’ unique et pauvre.
Tout a commencé
avec la navigation à moteur, le chemin de fer puis l’automobile, la radio, la
télévision, le téléphone et le téléphone portable, en somme, avec le
développement des moyens de communications.
Au fur et à
mesure, les peuples se sont rapprochés physiquement, sans pour autant perdre
leurs couleurs d’origine. Cependant, cette ‘couleur d’origine’ a changé de
nature. Elle a perdu sa réalité existentielle, elle est devenue un vernis, une
couleur locale, comme disent les touristes à la recherche de dépaysement. Car
elle a dû partager avec la nouvelle culture mondiale unipolaire.
Non seulement les
cultures régionales sont devenues secondaires mais dans la nouvelle culture
mondiale, le ‘multi-polarisme’ se fonde sur le plus grand dénominateur commun
qui ne peut que représenter, de par sa définition même, la plus grande
simplicité, c’est à dire, passant du texte au fait, la plus grande ignorance.
Or, cette ‘ignorance-volontaire’, quoiqu’elle soit involontaire n’en est pas
moins coupable, et dramatique.
Pour prendre des
exemples, s’il en faut, prenons l’habitude du restaurant et des repas rapides.
Ceux-ci remplacent le repas à domicile et la préparation des repas à emporter
que la majorité des travailleurs préparaient chez eux. La standardisation bon
marché a remplacé la qualité et la diversité. Les repas en commun ont remplacé
les repas en famille ou entre amis. La solitude a remplacé le partage.
Les enfants sont
particulièrement touchés, ciblés pourrait-on dire. Poupées Barbie, armes de
guerre, ont remplacés les costumes locaux. L’adulation de la force civique au
service de l’état, de ‘causes’ a remplacé le dévouement à la communauté proche.
Les grandes croyances qui étaient des principes de vie, religieux ou moraux,
sont transformées en principes d’adaptation au plus grand nombre. Tout ceci
favorisé et amplifié par les moyens de communication.
L’homme à cause
de la technique a perdu beaucoup de ses qualités naturelles qu’il a remplacé
par des modes de comportement sociaux dominés par l’appel à la sécurité
individuelle. La patience par exemple qui s’appliquait à la réussite d’une
action individuelle à long terme est devenu la soumission aux impératifs de la
technicité dans la ‘vie de groupe’. Ce qu’on appelle communication aujourd’hui
ne représente même pas un ‘bonjour-bonsoir’ de ‘la vie d’avant’.
L’homme est
devenu incapable de communiquer autrement qu’en utilisant les ‘mèmes’ modernes.
La peur, qu’on invoque beaucoup dans l’attitude servile qu’ont les peuples face
à des directives totalitaires, la peur n’est pas la racine de ce comportement
antinaturel mais le désir de sécurité, le désir d’isolement. Les populations se
sont tellement isolées les unes des autres, non parce qu’elles ne se
fréquentent plus mais parce que leurs interactions sont basées sur des ‘mèmes’,
et ce autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
L’exemple de
l’art est frappant. Le summum de la peinture est le portrait. Qu’un peintre du
17ème, du 18ème ou du 19ème siècle soit Florentin, Flamant, Lorrain ou
Espagnol, son talent se concentrera à exprimer la figure humaine, l’empreinte
des sentiments, des passions, des émotions qui lui donne une originalité, une
singularité. Puis, le paysage est devenu prépondérant, suivi de la peinture
dite moderne qui n’est plus que des assemblages de formes et de couleurs.
La culture
moderne est donc faite, pour la jeunesse, de Super Marios Latinos, de Pokémons
Japonais, de violence américaine, de brutes au crânes rasés de sinistre augure,
d’apologie de la force, de la domination autant que de la soumission. L’habitat
est devenu cellulaire car dans ce monde de soi-disant communication, le lien
social est rompu. L’homme a divorcé de sa nature, de la nature humaine, de la
Nature.
Ce qui devait
être dans l’imagination de l’homme du dix-neuvième siècle le plus grand bien de
l’humanité est devenu son plus grand mal. Et celui-ci est à l’intérieur. Et
celui-ci est paré de mirages par les puissants du monde pour régner toujours
plus … Dans le tableau ci-dessus, j’ai délibérément omis de parler des défauts
moraux, des vices, des valeurs illusoires qui permettent cette descente aux
enfers pays par pays, région par région, quartier par quartier, famille par
famille.
Car c’est la famille
qui est la base de tout, le creuset de l’humanité. C’est dans sa famille et
pour elle qu’un homme doit être un homme, une femme une femme. Aussi, sans
avoir ce but dans sa vie, en se défaisant de son rôle d’époux, de père, d’homme, enfin, au profit de puissances extérieures forcément malveillantes, l’homme perds son
identité, sa raison d’être, son libre arbitre, sa conscience, il est devenu un
mercenaire.
Et, c’est avec des
mercenaires qu’on fait des tyrans.
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