2013/01/21

La Course ou la Vie


L'humanité s'est plus transformée durant les derniers deux cent ans que dans les vingt millénaires qui ont précédé. Cette transformation a un nom: l'industrialisation. On peut distinguer deux phases: le 19° siècle qui est la mise en place et le vingtième, l'accélération, cette course folle de la puissance et du pouvoir qui a fait de l'homme un hamster pédalant dans sa roue toujours plus vite.



Paris - Marseille: en 1800 = une semaine en diligence; en 1900 = 24 heures et en 2000 = 3 heures en train, ou 1 en avion. Au 19° siècle, le machinisme n'avait pas encore 'dominé' l'homme. Les machines étaient grosses, lourdes, peu puissantes, elles attiraient l'homme plutôt qu'elles ne le propulsaient, elles rendaient service mais on n'était pas au leur ou très peu, de l'extérieur, la vie courante en dehors de l'usine, de l'atelier n'avait pas encore changé. Ce fut l'époque de la technologie 'civile', l'époque de la construction des ponts.
Mais, au 20° siècle, le machinisme, l'outil à qui il fallait de l'espace pour peu de rendement est monté en puissance tout en réduisant sa taille, il devient portable, et on construit des tunnels, les canons deviennent mobiles, avions, voitures révolutionnent le monde et en cent ans à peine, la puissance économique et militaire est devenue irrésistible à l'échelle planétaire, la conception de l'humanité devient mondiale et indissociable du nouveau monde machiniste, c'est la course ou la vie.

L'industrie, la consommation, la technologie ont pris la première place, l'industrie civile du 19° siècle a pris au 20° un caractère militaire avec ses objectifs, ses plans de campagnes, ses espions, ses marches et contremarches, ses capitaines, ses généraux, et leurs mentors, intellectuels et financiers, ses tyrans pour rire et les autres. Mais, si on peut tirer une conclusion de cette évolution sur la 'fabrique' de la société humaine, et on s'en rend compte facilement en lisant les romanciers du 19° siècle, c'est la disparition de la famille, ce noyau de l'équilibre fragile de tous les liens de la vie qu'elle seule assure, tant bien que mal mais exclusivement, de ce bloc primitif et indispensable à toute cohésion sociale, au bonheur et à la paix dans l'humanité.



La technologie, l'exode des campagnes, et la ville, surpeuplée dès son origine, la vie coupée de la terre, du lieu, de l'endroit, la vie artificielle, urbaine, coupée des saisons, des heures, mais toujours à l'heure, à son heure, changeante au gré du vent de l'intérêt économique, du délire civilisateur à la mode, se moquant de tout et de soi, tourbillon effréné sans masse et sans but, voici ce qui a tué la famille, sans même évoquer les menées avouées ou occultes des 'puissants' dans ce sens, et qui n'y sont pas pour rien, loin de là - voir Henri Makow.

Mais au-delà des conditions, bien qu'en grande partie à cause d'elles, ce qui tue la famille, l'origine de la zizanie est la perte de l'espoir, du courage d'espérer. Parce que le monde moderne n'est pas ce que l'on aurait voulu, parce que nul n'ose dorénavant espérer que la tendance s'inverse, du nord au sud et de l'est à l'ouest. Le pouvoir qui mène le Titanic mondial paraît trop absolu pour aller à l'envers de ses intérêts tyranniques, l'espoir est au fond de l'Atlantique.

Espérer, c'est avoir du courage, avec un but !! Supprimer le but, remplacez-le par des artifices, trempez-le dans l'huile, créez des myriades de bulles scintillantes, bye bye Gush Katif, nobody here, Yes Sir. Oui, car le but est collectif et sa racine est la famille, et le monde moderne favorise l'individu, l'individualisme jusqu'au sein de la famille. Ce qui avait porté le monde jusqu'au 20° siècle, c'était cet espoir, ce courage, les 'vertus familiales'.  Même si elles n'étaient pas ce qu'elles auraient dû, elles n'étaient pas discutées, c'était une norme acceptée par tous, sans remise en cause possible. Les écarts étaient ce qu'ils étaient, des écarts.

Tant que la famille et ses valeurs ne revivront pas, aucune société humaine ne peut espérer échapper au carrousel infernal de la 'civilisation' moderne. La famille est la source de l'espoir, elle est aussi le réservoir de courage de la société, des peuples. Environ 43% des morts sur terre sont des avortements (43 M / 57 M). Excepté pour quelques peuplades anciennes, 100% des peuples sont des gouvernés, des esclaves. La force est la loi comme elle l'a été depuis toujours. Il y a des lois pour gérer le 'désordre' et d'autres pour fixer l'ordre ...

Or, les seules lois universelles sont celles de la famille. Ce sont les familles qui sont les noyaux, les nœuds, les cellules d’où partent et où arrivent la vie, elles sont le lien entre le passé et l’avenir, le présent du monde, sa permanence, son existence. Il n’y a pas de société humaine sans familles, sans ces molécules du tissu social. Le peuple juif n’était pas destiné à devenir autre chose que douze tribus, nées de quatre femmes différentes, dont deux servantes, et cette origine familiale n’est pas pour rien dans sa longévité à travers les siècles et aussi dans les persécutions qu’il a endurées. Eugène Sue, dans sa saga ‘hugolienne’ des Mystères du Peuple retrace l’histoire d’une famille celte qui, pareillement, a traversé les siècles en conservant son identité, les Lebrenn.

Tout part de la famille, la réussite et l’échec, l’épanouissement ou la déchéance, le bien et le mal. La famille est l’Arbre de Vie de l’humanité et le déclin de sa ‘santé’ devrait avoir sur l’homme l’effet du canari dans la mine de charbon. Les deux principaux acteurs de la chute rapide à laquelle nous assistons depuis un siècle sont ‘naturels’ et voulus, ce sont le ‘modernisme’ et l’eugénisme. Machinisme, chauvinisme, urbanisme, machisme, idiotisme … forment le côté ‘naturel’ ; ce sont les raisons de la passivité des victimes de la chute. A l’opposé, capitalisme, consumérisme, féminisme, marxisme, satanisme … forment les outils de guerre sociale avec lesquels s’amusent les individus et les groupes sociaux qui sont au pouvoir ou qui espèrent l’avoir en gravitant autour comme des particules hallucinées au bord d’un trou noir.




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