L'humanité s'est plus transformée durant les derniers deux cent ans que
dans les vingt millénaires qui ont précédé. Cette transformation a un nom:
l'industrialisation. On peut distinguer deux phases: le 19° siècle qui est la
mise en place et le vingtième, l'accélération, cette course folle de la
puissance et du pouvoir qui a fait de l'homme un hamster pédalant dans sa roue
toujours plus vite.
Paris - Marseille: en 1800 = une semaine en diligence; en 1900 = 24 heures
et en 2000 = 3 heures en train, ou 1 en avion. Au 19° siècle, le machinisme
n'avait pas encore 'dominé' l'homme. Les machines étaient grosses, lourdes, peu
puissantes, elles attiraient l'homme plutôt qu'elles ne le propulsaient, elles
rendaient service mais on n'était pas au leur ou très peu, de l'extérieur, la
vie courante en dehors de l'usine, de l'atelier n'avait pas encore changé. Ce
fut l'époque de la technologie 'civile', l'époque de la construction des ponts.
Mais, au 20° siècle, le machinisme, l'outil à qui il fallait de l'espace
pour peu de rendement est monté en puissance tout en réduisant sa taille, il
devient portable, et on construit des tunnels, les canons deviennent mobiles,
avions, voitures révolutionnent le monde et en cent ans à peine, la puissance
économique et militaire est devenue irrésistible à l'échelle planétaire, la
conception de l'humanité devient mondiale et indissociable du nouveau monde
machiniste, c'est la course ou la vie.
L'industrie, la consommation, la technologie ont pris la première place,
l'industrie civile du 19° siècle a pris au 20° un caractère militaire avec ses
objectifs, ses plans de campagnes, ses espions, ses marches et contremarches,
ses capitaines, ses généraux, et leurs mentors, intellectuels et financiers,
ses tyrans pour rire et les autres. Mais, si on peut tirer une conclusion de
cette évolution sur la 'fabrique' de la société humaine, et on s'en rend compte
facilement en lisant les romanciers du 19° siècle, c'est la disparition de la
famille, ce noyau de l'équilibre fragile de tous les liens de la vie qu'elle
seule assure, tant bien que mal mais exclusivement, de ce bloc primitif et
indispensable à toute cohésion sociale, au bonheur et à la paix dans
l'humanité.
La technologie, l'exode des campagnes, et la ville, surpeuplée dès son
origine, la vie coupée de la terre, du lieu, de l'endroit, la vie artificielle,
urbaine, coupée des saisons, des heures, mais toujours à l'heure, à son heure,
changeante au gré du vent de l'intérêt économique, du délire civilisateur à la
mode, se moquant de tout et de soi, tourbillon effréné sans masse et sans but,
voici ce qui a tué la famille, sans même évoquer les menées avouées ou occultes
des 'puissants' dans ce sens, et qui n'y sont pas pour rien, loin de là - voir
Henri Makow.
Mais au-delà des conditions, bien qu'en grande partie à cause d'elles,
ce qui tue la famille, l'origine de la zizanie est la perte de l'espoir, du
courage d'espérer. Parce que le monde moderne n'est pas ce que l'on aurait
voulu, parce que nul n'ose dorénavant espérer que la tendance s'inverse, du
nord au sud et de l'est à l'ouest. Le pouvoir qui mène le Titanic mondial
paraît trop absolu pour aller à l'envers de ses intérêts tyranniques, l'espoir
est au fond de l'Atlantique.
Espérer, c'est avoir du courage, avec un but !! Supprimer le but,
remplacez-le par des artifices, trempez-le dans l'huile, créez des myriades de
bulles scintillantes, bye bye Gush Katif, nobody here, Yes Sir. Oui, car le but
est collectif et sa racine est la famille, et le monde moderne favorise
l'individu, l'individualisme jusqu'au sein de la famille. Ce qui avait porté le
monde jusqu'au 20° siècle, c'était cet espoir, ce courage, les 'vertus
familiales'. Même si elles n'étaient pas
ce qu'elles auraient dû, elles n'étaient pas discutées, c'était une norme
acceptée par tous, sans remise en cause possible. Les écarts étaient ce qu'ils
étaient, des écarts.
Tant que la famille et ses valeurs ne revivront pas, aucune société
humaine ne peut espérer échapper au carrousel infernal de la 'civilisation'
moderne. La famille est la source de l'espoir, elle est aussi le réservoir de
courage de la société, des peuples. Environ 43% des morts sur terre sont des
avortements (43 M / 57 M). Excepté pour quelques peuplades anciennes, 100% des peuples sont
des gouvernés, des esclaves. La force est la loi comme elle l'a été depuis
toujours. Il y a des lois pour gérer le 'désordre' et d'autres pour fixer
l'ordre ...
Or, les seules lois universelles sont celles de la famille. Ce sont les
familles qui sont les noyaux, les nœuds, les cellules d’où partent et où
arrivent la vie, elles sont le lien entre le passé et l’avenir, le présent du
monde, sa permanence, son existence. Il n’y a pas de société humaine sans
familles, sans ces molécules du tissu social. Le peuple juif n’était pas
destiné à devenir autre chose que douze tribus, nées de quatre femmes
différentes, dont deux servantes, et cette origine familiale n’est pas pour
rien dans sa longévité à travers les siècles et aussi dans les persécutions qu’il
a endurées. Eugène Sue, dans sa saga ‘hugolienne’ des Mystères du Peuple
retrace l’histoire d’une famille celte qui, pareillement, a traversé les
siècles en conservant son identité, les Lebrenn.
Tout part de la famille, la réussite et l’échec, l’épanouissement ou la
déchéance, le bien et le mal. La famille est l’Arbre de Vie de l’humanité et le
déclin de sa ‘santé’ devrait avoir sur l’homme l’effet du canari dans la mine
de charbon. Les deux principaux acteurs de la chute rapide à laquelle nous
assistons depuis un siècle sont ‘naturels’ et voulus, ce sont le ‘modernisme’
et l’eugénisme. Machinisme, chauvinisme, urbanisme, machisme, idiotisme … forment
le côté ‘naturel’ ; ce sont les raisons de la passivité des victimes de la
chute. A l’opposé, capitalisme, consumérisme, féminisme, marxisme, satanisme … forment
les outils de guerre sociale avec lesquels s’amusent les individus et les
groupes sociaux qui sont au pouvoir ou qui espèrent l’avoir en gravitant autour
comme des particules hallucinées au bord d’un trou noir.
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