2013/01/26

Soldes : 1 Illusion Gratuite pour 1 Achetée !!



Un premier cours de philosophie commence généralement par : " pour commencer à apprendre, il faut savoir qu'on ne sait pas", il faut comprendre que la plupart des choses qu'on sait ne sont que des opinions à la sauce Martin et non de véritables connaissances qu'on saurait expliquer, approfondir et appliquer ; il faut accepter son ignorance, être humble.

Mais, ce qu'on omet de dire aussi, c'est que les philosophes grecs à qui on se réfère avaient un côté très 'pratique' de leurs théories, théories qui seules sont restées depuis l'époque où elles furent remise au jour, la Renaissance. Car, jusqu'à Montaigne, la philosophie conserva ce côté pratique, expérimental, et l'idée que le corps influe sur l'esprit, et inversement, n'était pas combattue à coup de tranquillisants mais utilisée pour expérimenter des réflexions, ou pour terrifier les peuples.

La philosophie des lumières jusqu'à la philosophie contemporaine ont gardé cette division et ont fini d'extirper de leur domaine le côté expérimental, laissant à la psychologie, sociologie et autres logos ce qui ne devrait avoir à faire qu'avec le ‘sophia’, la sagesse, donc, l'expérience, la vie. La sagesse est un "savoir-être heureux", la philosophie une science du bonheur appliqué’.(*) La principale dégénérescence de l'homme est de dissocier pensée et pratique. Penser noir et agir blanc est la principale conséquence de ce drame de l'humanité.

Si bien sûr, le mensonge n'est pas une invention des Lumières, sa justification officielle l'est. Encore faut-il ajouter que les diverses 'religions' ont apporté leurs eaux au moulin de la falsification de l'âme. Casuistique, talmudisme, mahométisme, je ne connais pas les autres mais il est à supposer que toutes probablement jouent à 'l'arrangeur' de conscience, à la mise en scène de paradis et de diables, et ce sont des matrix d'autant plus puissantes qu'elles ne sont plus secrètes, que leur mottos sont devenus le pain quotidien, leurs illusions réalité, le mensonge vérité.

Or, si il y a à peine 200 ans, un 'aristocrate' était seul juge de sa liberté à respecter sa parole, la société, européenne du 19° siècle, hésitait encore à manquer à la sienne. La réputation, l'honneur, la fidélité étaient des vertus qu'on hésitait à transgresser, en public comme en privé. Un individu, une famille étaient vite mis à l'écart si ils transgressaient ces règles sociales qui, tout en admettant les ‘excentriques’ ne tolérait pas les manquements à l'authenticité de l'homme vis à vis de son principal devoir d'être humain, l'honnêteté, le respect, la justice. 

Hospitalité, aide, partage, tolérance ne sont pas des qualités actuelles bien qu'on en parle beaucoup, beaucoup trop. Et cela comme nous l'avons vu du fait de la dissociation entre le savoir et la pratique. Comme dirait Montaigne: "mieux vaut une tête bien faite que bien pleine", encore plus si cette tête est capable de vivre dans un tonneau pour mieux réfléchir, comme Diogène qui put dire à Alexandre le Grand : « Otes-toi de mon soleil ».



"Pleust à Dieu qu'un chascun sceust aussi certainement sa généalogie, depuis l'arche de Noé jusques à cest âge. Je pense que plusieurs sont aujourd'hui empereurs, rois, ducs, princes et papes en la terre, lesquels sont descendus de quelques porteurs de rogatons et de coustrets. Comme au rebours plusieurs sont gueux de l'hostière, souffreteux et misérables, lesquels  sont descendus de sang et ligne de grands rois et empereurs ; attendu l'admirable transport des règnes et empires :
Des Assyriens, és Mèdes,
Des Mèdes, és Perses,
Des Perses, és Macédones,
Des Macédones, és Romains,
Des Romains, és Grecs,
Des Grecs, és François.
Et pour vous donner à entendre de moi qui parle, je cuide que soie descendu de quelque riche roi, ou prince, au temps jadis : car onques ne vistes homme qui eust plus affection d'estre roi et riche que moi, affin de faire grand' chère, pas ne travailler, poinct ne me soucier, et bien enrichir mes amis, et touts genls de bien et de sçavoir. Mais en ce je me réconforte , qu'en l'aultre monde je le serai : voire plus grand que de présent ne l'oseroie soubhaiter. Vous en telle ou meilleure pensée réconfortez vostre malheur ,
et buvez frais si faire se peult".
François Rabelais




No comments:

Post a Comment