2013/01/26
Le Gras de la 'Vie'
L'Amérique est devenue ce qu'était la Russie communiste. Un pays sous surveillance, un état à couches multiples, une industrie inadaptée, une population anesthésiée aux énormes écarts de fortune, misère rampante, gâchis énorme, individualisme exacerbé, peur à l'école, au foyer, avenir vide. Il paraît que Kissinger ou un autre l'avait prédit. Aisé. Mais grâce à qui ? A la chair à canon, au ventre de la nation, aux lunettes noires, à cette majorité qui se trompe elle-même tant qu'elle peut s'assurer une certaine médiocrité quotidienne. C'est le boulet de l'humanité. Cette chaîne qui s'appelle 'laisser-faire' a à un bout le "make believe", faire croire, et à l'autre le vice, la corruption, le mal.
L'homme a besoin de croire mais peu importe en quoi. C'est son miroir sans tain où il peut regarder sans se voir ni être vu, c'est son apparence, intérieure comme extérieure, c'est son décor de cinéma qui lui permet de faire ce que bon lui semble tout en restant ce qu'il s'est donné de paraître. L'homme a besoin de sentir sa conscience, comme n'importe quel autre sens, mais il lui importe peu d'adhérer à ses réactions, pourvu qu'il y en ait. Avoir raison ou avoir tort n'est pas son premier souci. L'homme veut avant tout faire 'quelque chose' de sa vie, de préférence 'quelque chose' qui lui assure le bien-être matériel le plus grand possible, le reste vient loin derrière.
Les grandes idées qui pourrait-on croire dirigent l'humanité ne font que la lester de leurs illusions, illusions acceptées avec enthousiasme, érigées en savoir obligatoire, gravées dans les âmes de génération en génération. De même que Shimon Perès reparaît de dix ans en dix ans, la révolte pour la liberté, la guerre pour la patrie, le respect des 'autres' ont de réguliers soubresauts, le ventre s'échauffe, la tête se remplit, l'adrénaline se répand, on dresse une guillotine, puis le ballon reprend sa forme, la vie continue, fleuve tranquille aux berges élastiques, roseau qui plie mais ne romps pas, la panse, le bide, le gras de la 'vie', c'est du lard ou du cochon ? Bon appétit, bonne nuit, beaux rêves, à demain pour la même chose.
Ni plus ni moins qu'à Naples au 19° siècle, le véritable maître du monde n'est pas Murat, ni les Espagnols, ni les chefs de milices, ni même Saint Janvier, celui qui seul tient le cordon de la guillotine, c'est l'Opinion. Et que dit l'Opinion ?
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